8 janvier 2014

Actualité académique

Langues vivantes : le recteur renonce à généraliser sa réforme.

Le Recteur a annoncé à l’occasion d’un nouveau groupe de travail paritaire le mercredi 8 janvier qu’il n’y aura finalement aucune généralisation de sa réforme des langues vivantes au collège à la rentrée 2014.

Après avoir rappelé les différentes étapes du processus de concertation qui lui ont permis de rencontrer tous les acteurs, dont des collègues lors des rassemblements syndicaux le 18 décembre (en insistant d’ailleurs sur « l’utilité du dialogue avec les personnels »), le recteur a choisi de modérer sa position. Il propose aux établissements volontaires d’expérimenter, à moyens constants, son projet dès septembre prochain : 3h de LV1 de la 6e à la 3e ; 3h de LV2 en 5e puis 2h en 4e et 3e ; fin de la bilangue de l’établissement dans ce seul cas. Une circulaire de préparation de rentrée parviendra dans les prochains jours aux chefs d’établissements : le SNES-FSU Bretagne a demandé que soit précisé que le volontariat de toute l’équipe éducative est nécessaire. Cela impose une discussion en tout point transparente dans les collèges qui envisageraient de se lancer dans l’expérimentation. Le CA doit par ailleurs être consulté. Le Recteur s’est retrouvé dans cette approche et n’envisage l’expérimentation que sous les conditions que nous avons détaillées. Pour lui, un projet linguistique de l’établissement pourrait d’ailleurs accompagner cette concertation.

D’autre part, le projet annoncé pour les langues à faible diffusion (italien, chinois, russe, portugais, arabe...) avec un pôle dans le réseau public et un pôle dans le réseau privé par département n’est plus d’actualité.

Le recteur s’engage par ailleurs à réunir régulièrement un comité académique de suivi, tout à la fois pour suivre les établissements engagés dans l’expérimentation et pour continuer la réflexion sur la carte des langues vivantes (langues à faible diffusion, classes bilangues, classe européennes...).

Le recteur et le secrétaire général ont fait part de leur volonté de ne pas déstabiliser les équipes de langues vivantes ni de dégrader les conditions de travail de ces personnels. Le SNES-FSU avait en effet beaucoup insisté dans les précédentes rencontres sur les conséquences immanquables de la réforme annoncée pour les collègues, avec une augmentation des compléments de service et de très nombreuses mesures de carte scolaire. Nos représentants au CHSCTA (comité académique d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) avaient d’ailleurs fait voter lors de la séance du 19 décembre un vœu sur la dégradation annoncée des conditions de travail des collègues de langues vivantes pour interpeller le recteur sur ce point.

Force est de constater que dans le groupe de travail du 8 janvier, le ton et le climat ont bien évolué... La contestation unanime des organisations syndicales, l’action des collègues par l’envoi de mels, par la présence devant les IA et le rectorat le 18 décembre, les motions votées en CA avec l’appui des parents, les protestations des associations de spécialistes (allemand, lettres classiques, langues régionales...), l’intervention du SNES national auprès du Ministère... n’ont pas été sans effet dans ce dossier. On peut se satisfaire de la décision du Recteur de maintenir les bilangues (sauf engagement du collège dans l’expérimentation) et de poursuivre le dialogue avec les organisations syndicales sur les langues vivantes. Nous avons répondu favorablement à cette proposition qui permettra d’aborder plus en détail et sur le long terme la réalité de l’enseignement des langues vivantes dans l’académie. Les sujets en collège et lycée ne manquent pas : horaires insuffisants avec des classes surchargées, part grandissante du temps consacré à l’évaluation des 5 compétences, organisation des épreuves au baccalauréat...

Pour l’instant, le SNES-FSU Bretagne appelle les collègues à être vigilants sur toute tentative d’expérimentation locale et à ne rien se laisser imposer par des directions très volontaires pour s’engager dans un processus expérimental. La concertation a été le maître mot du recteur dans le groupe de travail : contactez au plus vite la section académique si vous ne parvenez pas à vous faire entendre dans votre établissement.


Gwénaël Le Paih, secrétaire général du SNES-FSU Bretagne
Vincent Plé, secrétaire académique en charge des LV