Le ministère ne sait plus quoi inventer pour récupérer des postes !
Le ministère avait imposé, contre l’avis de tous, d’augmenter de 8 à 12h la durée hebdomadaire du service en responsabilité des stagiaires du 2d degré reçus à un concours de recrutement (Capes,
agrégation, Caplp, professeurs d’EPS). Décision déjà particulièrement grave car elle amputait très
lourdement la formation des stagiaires. Mais cela ne suffisait pas pour récupérer 3000 des postes
supprimés au budget !
Le rectorat de Rennes vient de rendre public lors du CTPA du 19 janvier le dispositif retenu dans notre
académie pour les lauréats des concours :
18 heures de cours par semaine pour les stagiaires l’essentiel de l’année…
A la prochaine rentrée, les stagiaires reçus aux concours de recrutement du 2d degré seront affectés
sur un poste de 18h (pris pour partie sur l’ensemble des postes disponibles pour le mouvement
intra-académique et pour partie sur des BMP alors que les stagiaires étaient, jusqu’ici, affectés sur des
supports de 8h créés spécifiquement pour eux).
Leurs classes seront confiées les quatre premières semaines de l’année scolaire à un titulaire remplaçant
ou un contractuel, pendant qu’eux-mêmes seront en formation (dans un cadre qui n’est pas
précisé pour l’instant, l’avenir de l’IUFM étant menacé). Au terme de ces quatre semaines, ils prendront
leurs classes en responsabilité.
…et 3 heures par semaine bloquées pour la formation !
Dès lors, en plus d’assumer 18 heures de cours, ils bénéficieront d’une plage horaire hebdomadaire
consacrée à la formation : le rectorat demandera aux établissements de banaliser le mercredi matin
dans les emplois du temps des stagiaires pour qu’ils puissent s’y consacrer !
Incroyable … mais vrai !
Pour les nouveaux enseignants, le choc risque d’être terrible ! Atterrissant ainsi dans les classes, sans
expérience de terrain, sans possibilité de recul sur leur pratique et avec une charge de travail très lourde,
ils risquent d’être confrontés à des situations extrêmement difficiles dans les établissements, avec
des conséquences sur la qualité des enseignements et la gestion des élèves.
Supprimer de la formation des enseignants toute la partie théorique et réflexive sur le métier, cela
revient à privilégier une formation sur le tas. Soumettre les nouveaux enseignants à une telle pression,
c’est nier dans le métier toute sa dimension de conception.
Une réforme contre laquelle toute la profession doit s’engager..
L’année de stage, pour les lauréats des concours, telle qu’elle se prépare, est sans doute la face la
plus visible de la réforme de la formation des maîtres : mais d’autres aspects sont tout aussi dangereux.
le SNES Bretagne spécial formation des maîtres doit vous permettre de mesurer toutes les régressions portées par le dispositif gouvernemental,
de mieux connaître les propositions du SNES dans ce domaine et de vous impliquer dans la bataille pour qu’ensemble, nous obtenions la remise à plat de la réforme :
retrait des décrets concernant la formation des enseignants et des textes d’application déjà publiés et ouverture indispensable
de réelles négociations.