Par une lettre de mission en date du 14 janvier 2009, le ministre de l’E.N. a demandé à « cher Richard  » (Richard Decoings ) de « présenter un état des forces et des faiblesses du lycée général et technologique  ». « Cher Richard » est invité à s’appuyer « sur une consultation des lycéens ». Cette lettre de mission est consultable sur le site du MEN.

En conséquence, les CVL des lycées de l’Académie sont appelés collecter les « préoccupations des lycéens ».
Le C. Académique V.L. aidé par des cadres du rectorat, a établi, le 28 janvier 2009, un questionnaire sous 4 rubriques définies par le ministère : accompagnement des élèves en difficulté, ré-équilibrage des filières, préparation au supérieur et reconnaissance des engagements des lycéens.

Extraits :

  • Comment faire pour que l’évaluation ne se réduise pas à une note ?
  • Le tutorat peut-il être une solution… ?
  • La formation des enseignants à la prise en compte des difficultés […] est-elle suffisante ?
  • L’ouverture vers le monde professionnel peut-elle être une réponse ?
     *Quelles réponses apporter au déséquilibre entre temps de formation et somme des connaissances à acquérir ?
     *Comment redéfinir le rôle du CPE ?
  • Faut-il augmenter la durée, la fréquence des initiatives […] (forum, portes ouvertes…)
  • L’ECJS est-elle une matière qu’il faudrait évaluer ou […]
     *Faut-il créer une fiche sur laquelle seraient répertoriés les engagements du lycéen ?

Pour l’intégralité, voir sur le site du rectorat l’espace des CVL : cliquez ici

On aura constaté que ces questions sont celles que se posent tous les lycéens, et qu’elles relèvent de leur responsabilité, niveau de maturité, etc. On aura vu aussi que jusqu’alors personne ne s’est interrogé sur l’évaluation, la formation des enseignants, le rôle des CPE, les programmes. Quelle bouffée d’air : le mammouth respire !

Le 3 mars 2009, les lycéens du Finistère ont rendu leurs propositions, consignées dans un relevé de conclusion :
Auto-évaluation de l’élève, tutorat, alléger les programmes, concilier cours en amphi et en classes réduites, rencontrer et échanger avec les profs en dehors du cadre du lycée, fusion administrative des établissements, stages, interventions de professionnels, faire venir des chefs d’entreprises, apprendre à rédiger des CV, stand « vie lycéenne », etc.

Les mots « apprendre », « apprentissage », « travailler », « compétences », « connaissances », « savoirs », « professeurs », « enseignants », sont absents. En revanche, l’entreprise entre avec son « chef », pas avec ses employés et les programmes sont à alléger. Les lycéens ont aussi bien compris que l’EN coûte cher : ils veulent des cours de LV en classes réduites, mais acceptent des cours en amphi. La fusion des établissements est aussi une évidence partagée par les élèves sans doute…

Cette parodie de consultation apparaît alors clairement pour ce qu’elle est : une manipulation qui va permettre à Darkozy la poursuite son entreprise de démolition.
Belle leçon de démocratie ! Une raison de plus pour se mobiliser !

Marcel Brejoin, professeur d’histoire géographie