Parce que nous refusons l’augmentation de notre temps et de notre charge de travail à 18+5 ou 15+5, l’annualisation d’une partie de notre service (60 heures pour le remplacement)
, alors que 90 % des non-titulaires sont au chômage, que les TZR ne sont pas assez nombreux (3,5 % de remplacants dans le second degré contre 7 % dans le 1er degré), que 15000 postes d’enseignants ont été supprimés depuis 3 ans, que 30000 postes de surveillants manquent dans nos établissements et que le gouvernement s’apprête à poursuivre sa saignée.
Par ailleurs, les contraintes d’emploi du temps, de locaux conduiront immanquablement à remplacer un professeur par un collègue d’une autre discipline, un collègue qui ne connaîtra peut être pas la classe. Au mieux il assurera une heure de permanence. Quelle dévalorisation de notre métier !
Pour les absences très courtes, nous n’avons pas attendu le ministre pour mettre en place des solutions. En fonction des besoins pédagogiques, l’un va chercher une heure libre pour remplacer un cours manqué, l’autre va prendre les élèves dans sa discipline sur les heures d’un collègue absent, un autre prévoira un travail à faire...Mais une chose est le volontariat, une autre est la mise en place coercitive d’un dispositif qui au final s’avérera inefficace pédagogiquement et dangereux pour la qualité de l’enseignement
Nous devons signifier au Ministre notre refus et créer les conditions pour qu’en janvier le ministère ne puisse imposer ses remplacements. De ce point de vue, il est hors de question de co-rédiger le protocole avec le Chef d’établissement car ce serait de fait accepter le décret De Robien. De même, nous devons refuser que le Conseil d’administration débatte de nos statuts et de notre service. Enfin, nous devons signer et faire signer la pétition du SNES « Non au remplacement De Robien » afin de la remettre solennellement au Ministre le 12 octobre.
Tous les échos en provenance des établissement indiquent que la quasi-totalité des collègues est opposé au dispositif De Robien et refuse de collaborer au projet des chefs d’établissement. Lorsqu’on prend le temps d’exposer nos arguments aux parents, il est presque toujours possible d’avoir une prise de position commune en Conseil d’Administration.
Il est clair que si nous perdons cette bataille, le remplacement fera partie de nos obligations de service.
Patricia Laborie