Les emplois supprimés au budget se traduisent en Bretagne par 137 suppressions dans le second degré public. Ces suppressions portent à 1157,5 le nombre de suppressions d’emplois subies par les collèges et lycées de notre académie depuis la rentrée 2004. Depuis cette date, les collèges et lycées publics ont supporté une diminution de 7,7% du potentiel d’enseignement pour une diminution des effectifs scolarisés de 3,7%. La suppression de 483,5 emplois en collèges, 239 en Lycées professionnels et 435 en Lycées Généraux et Technologiques fait que la Bretagne dispose depuis 2 ans de moins d’emplois que la moyenne des autres académies.
Concrètement à la rentrée 2007, cela se traduira par une ponction de 217,5 emplois sur l’ensemble des établissements : 39,5 en collèges, 160 en lycées généraux et technologiques, 18 en lycées professionnels.
Le Recteur ne peut pas affirmer comme il l’a fait dans sa conférence de presse sur la préparation de rentrée que ces ponctions successives n’ont pas de conséquences sur les conditions d’enseignement, sur les conditions de travail des enseignants, voire même sur les résultats scolaires. Les chiffres contredisent ses affirmations : il apparaît clairement que même si les résultats au brevet des collèges ne varient pas, les passages de 3e en seconde générale et technologique diminuent (3% en moins à la rentrée 2006), et le taux d’accès d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat a régressé de 4% en 10 ans.
Le Recteur peut toujours essayer d’expliquer qu’en substituant à la logique de moyens, une logique de résultats, qu’en multipliant les expérimentations, on améliorera les performances du système éducatif, il est évident que l’enjeu essentiel pour le gouvernement c’est de diminuer, coûte que coûte, les dépenses publiques au risque de nuire à la qualité de l’enseignement, d’entraver la démarche d’élévation du niveau de qualifications, de mettre en danger l’avenir des jeunes et de la société.
Les études du Ministère ont montré que le temps de travail des enseignants dépasse les 40 heures par semaine. Avec le nouveau décret -dont l’objectif premier est de récupérer des heures donc de supprimer des emplois (110 en Bretagne)- temps et charge de travail des enseignants vont une nouvelle fois augmenter. Plus d’heures de cours c’est inévitablement plus de temps de préparation, plus de temps de corrections, et donc moins de disponibilité pour les élèves. Ce coup porté aux personnels sera préjudiciable aux élèves.
Le droit à l’expérimentation prévu par l’article 34 de la loi d’orientation permet aux établissements, via des projets locaux de s’affranchir des règles nationales (diminution des heures de cours, suppressions de dédoublements, cours magistraux en amphi…) ; favoriser comme le souhaite le Recteur un maximum d’expérimentations c’est en finir avec l’égalité de traitement pour tous les élèves quel que soit le lieu où ils sont scolarisés. En définitive élèves et enseignants feront une nouvelle fois les frais de cette politique désastreuse.
Le SNES n’accepte pas une telle situation. C’est pourquoi, après la grève du 18 décembre, le SNES appelle avec la FSU les personnels à participer à la manifestation nationale du samedi 20 janvier à Paris. Un TGV spécial a été affrété.