LETTRE FLASH spéciale rentrée

27 septembre en Bretagne :
journée de grève dans l’éducation nationale

Taux de Grévistes - chiffres donnés par le rectorat ce matin à 10h (rappel de la règle de calcul dans chaque établissement : nombre d’absents constatés / nombre total de personnels. Pour avoir une estimation réelle - nombre de grévistes / nombre de personnels en service ce jour - il suffit d’appliquer un coefficient 2)

{{}} enseignants autres personnels(ATOSS, AES, AVS,...
collège 41,5% 25,30%
LP 33% 18,9%
lycée 36,6% 16,5%
1er degré 45,6% 8,7%
autres EPLE 31,7% 16,7%
CIO 23,5%

les manifs bretonnes :

  • Rennes : 10 000 à 15 000 personnes
  • Vannes : 4500
    En plus, ce matin, des rassemblements avaient lieu devant les permanences des députés (entre 50 et 70 personnes pour chacune)
  • Quimper : 2000
  • Brest : 5000
  • St Brieuc : 3000

"Le nombre d’élèves par classe ne doit pas dépasser le nombre élèves qui permet à l’enseignant de s’occuper de chacun"
Quintilien (en latin Marcus Fabius Quintilianus) est un rhéteur et pédagogue latin du Ier siècle après J.-C.


Une rentrée de crise !

La rentrée 2011 marque un tournant sans pareil dans notre académie,
l’une des plus dynamiques pour son évolution des effectifs en collège et
lycée (6e au rang national) avec 2 300 élèves de plus cette année ! Et
pourtant, la suppression des moyens d’enseignement cumulée depuis
des années place la Bretagne parmi les académies les moins bien
dotées au regard de la moyenne nationale... On aurait pu attendre
mieux pour l’Académie « de toutes les réussites » qui paie une facture
démesurée : en 4 ans l’Académie de Rennes a gagné dans le second degré 5 400
élèves et perdu 360 emplois d’enseignants, l’équivalent de 6 lycées de 750 élèves.

Depuis des mois, le SNES-FSU dénonce les conditions de la rentrée 2011 car avec
40 emplois supprimés (137 en totalité avec le premier degré et l’administration) les
effectifs en classe seront lourds, très lourds...

Effectifs de rentrée : les compteurs explosent !

En juillet, des centaines de familles découvraient que leur enfant n’avait toujours
aucune place dans un lycée public. Le rectorat, s’accrochant à ses prévisions initiales
largement sous évaluées, a attendu des jours et des jours avant d’attribuer des
classes supplémentaires aux lycées les plus en difficulté (Freyssinet St Brieuc, lycée
de Lanester, Lesage Vannes, Descartes Rennes...). Toutes les familles n’ont pas été
en mesure de gérer cette incertitude et ont pris une inscription de sécurité... dans le
réseau privé !

Les classes créées par le rectorat seront-elles totalement financées par le rectorat ?
Nous appelons tous les collègues à être particulièrement vigilants sur la question des
moyens dédiés à ces divisions « de dernière minute » (redéploiement des moyens à
l’interne ? augmentation des heures supplémentaires ?).
Dans plusieurs autres lycées, les inspections académiques ont aussi procédé à des
affectations au delà des capacités d’accueil, relevant de fait le seuil des classes à 36
ou 37 élèves ! Ces décisions autoritaires sont scandaleuses : les conditions de réussite,
l’approche personnalisée (tant vantée dans la réforme du lycée...), la vie quotidienne
dans les établissements sont mises en péril pour ces jeunes.
36 élèves en seconde, c’est non ! C’est dès la rentrée qu’il faudra montrer nos exigences
et refuser des classes surchargées ! Faites des AG, adressez-vous aux
parents, au cabinet du Recteur, convoquez la presse... Le SNES Académique soutiendra
toutes les actions et a déjà interpellé à plusieurs reprises le rectorat, tout en
communiquant avec la presse : il faut des moyens supplémentaires pour ouvrir de
toute urgence des classes de seconde, pour assurer le maximum de dédoublements
et de groupes. Les collectivités territoriales doivent aussi s’engager dans la construction
de nouveaux collèges et lycées. La FSU-Bretagne le redira à l’occasion
d’une audience avec le président du Conseil Régional le 6 septembre.

Des procédures d’affectation dépassées ? La diversité des options et des formations mise en cause !

La question de la diversité des formations, des options, des enseignements exploratoires,
des contenus, des langues vivantes... sera sans conteste un cheval de bataille
pour les services académiques cette année. Des familles demandent un lycée qui
n’est pas celui de rattachement avec des souhaits individuels d’orientation spécifiques
(enseignements technologiques, artistiques, langues vivantes, latin...). Face à
ces demandes tout à fait légitimes, convaincu que cette diversité « coûte cher » et
qu’elle asphyxie les procédures informatisées d’affectation, le rectorat, quant à lui,
souhaite impérativement s’en tenir à des gestions de flux d’élèves ! On entendra
donc parler à coup sûr d’options peu fréquentées, de langues vivantes peu choisies,
de formation moribonde... pour réorganiser et resserrer l’offre de formations et faire
des économies ! C’est la logique de la réforme de la classe de 1re, plus encore dans
les séries technologiques STI où on passe de 14 à 4 spécialités aux contenus moins
technologiques et plus généraux permettant de regrouper plus d’élèves par classe...
Les attaques récentes contre les CIO (fermetures, fusions,...) et les missions des
COPsy auprès des élèves dans la construction d’un projet individuel d’orientation ne
sont d’ailleurs pas innocentes. Le SNES défendra sans relâche des voies de formation
les plus diversifiées possibles pour permettre à chaque élève, particulièrement à
ceux issus des classes populaires, de réussir sa scolarité et d’atteindre la meilleure
qualification.

Collèges en roue libre

L’épreuve Histoire des Arts pour le DNB a conduit à d’innombrables modalités décidées par les
établissements, le plus souvent par les collègues eux-mêmes sommés d’inventer « quelque
chose ». Cette épreuve doit être supprimée. Cette « responsabilisation » des équipes, pensée
et organisée pour contraindre l’implication du plus grand nombre, accompagne aussi la mise en
place du Livret Personnel de Compétences. L’objectif du LPC n’est pas tant l’aide individualisée
des élèves en difficulté que le tri des orientations au cours du collège. Or ces dernières années
et particulièrement dans l’Académie de Rennes, on constate que le choix des séries (général,
technologique, professionnel) au lycée est plus marqué par l’origine sociale des élèves. Nous
revendiquons autre chose pour le collège, en premier lieu des moyens pour faire des groupes,
une mesure incontestable pour répondre aux inégalités scolaires qui se creusent. Refusons les
innombrables réunions et les injonctions à renseigner avant la classe de troisième le LPC
(aucun texte ne permet de l’imposer). Nous conseillons d’ailleurs de valider pour tous le livret.

Note de vie scolaire, épreuve HIDA, validations du livret... des paramètres qui se déclinent
selon chaque établissement, pour s’adapter tant bien que mal aux différences territoriales, culturelles
et sociales. Les deux collèges CLAIR de l’Académie (Le Coutaller Lorient et Surcouf St
Malo) sont d’ailleurs incités à expérimenter l’EIST (enseignement intégré des sciences et technologie)
dont « l’innovation » repose sur un seul prof pour ces 3 disciplines !

Il faut recruter...

De 1 600 TZR dans l’Académie en 2007, il n’en reste plus que 1 100 à cette rentrée (disciplines
d’enseignement général) ! Une grande majorité se retrouve en poste à l’année (et sur 2 établissements),
les autres devront assurer sans relâche les suppléances qui se présenteront.
Pour faire respecter les droits de ces collègues, le SNES rencontre le recteur en intersyndicale
le 1er septembre (compte-rendu sur le site). Avec des postes toujours vacants à quelques semaines
de la rentrée, le rectorat a recruté des centaines de collègues non-titulaires (14 en SES, 20
en SVT et Education Musicale, 24 CPE, 30 en Technologie collège, Lettres Modernes et Arts
Plastiques, 43 en Anglais, 60 en Mathématiques, 250 dans les disciplines professionnelles et
technologiques...), alors que dans le même temps tous les postes mis aux concours n’étaient
pas pourvus par les jurys nationaux ! Les « retraités d’octobre » risquent aussi d’être sollicités,
notamment pour les remplacements des stagiaires pour le mois de septembre (une affectation
hors commune ne peut se faire que sur la base du volontariat). La situation du remplacement
sera donc encore très tendue cette année !

… Former les stagiaires

273 stagiaires font leur rentrée, à mi-temps devant élèves jusqu’au 17/09, en formation à temps
complet du 19 septembre au 1er octobre et à temps complet devant les élèves du 3 octobre et
jusqu’à la fin de l’année avec des périodes de formation sur 10 jeudis dans l’année. Si les
actions de l’an dernier ont permis de réorienter le peu de formation sur la didactique et la gestion
de la classe, continuons à revendiquer un retour immédiat à un service allégé : le refus
d’être le « compagnon-conseiller pédagogique » demeure une réponse très contrariante pour
l’administration. Cela n’empêche en rien l’accueil du jeune collègue et la prise en main collective
par les équipes.

Tous en grève le 27 septembre !

Et augmenter les salaires !

Avec le plan de rigueur du 24/08, le gouvernement feint de tourner le dos à sa politique budgétaire en revenant (bien
modestement) sur les niches fiscales, sur le « travailler plus » et en taxant provisoirement les hauts revenus. Prudent dans
ses annonces, le gouvernement à quelques mois de la Présidentielle serait-il inquiet des mouvements sociaux qui ont marqué
l’automne 2010 ? Il n’en reste pas moins que les réformes des retraites et de la protection sociale conjuguées à la
baisse du pouvoir d’achat touchent de plein fouet depuis des mois l’ensemble de la population. La Fonction Publique reste
fortement impactée (15 milliards d’économie avec la RGPP contre 200 millions d’euros par la contribution exceptionnelle
des hauts revenus) et devrait subir un nouveau tour de vis dans quelques semaines avec la préparation du budget 2012.

L’État employeur doit montrer l’exemple ! Investir dans les services publics pour sauvegarder notre démocratie sociale,
créer de l’emploi et renoncer au « un sur 2 », agir sur les salaires... sont des choix défendus par la FSU.

Faisons entendre
au gouvernement un message clair !

Le 27 septembre, participons nombreux à la grève dans l’Éducation Nationale à l’appel de la FSU, de la CGT, du SGEN CFDT, et de l’UNSA. En octobre, votons SNES et FSU !


Rendez-vous d’actions à la Rentrée 2011.

-*CA académique ouverte aux syndiqués le mardi 30/08 de 9h30 à 16h30 à Rennes au lycée Descartes à Rennes

  • Rentrée des stagiaires à Rennes le mercredi 31/08
  • Mardi 20/09, conseil syndical non-titulaires à Rennes
  • Jeudi 22/09, conseil syndical Histoire-géo à Rennes
  • Lundi 26/09, stage COP à Quimper
  • Mardi 27/09 grève dans l’éducation nationale
  • Mercredi 05/10, stage breton et langues régionales à Braspart (29)
  • jeudi 06/10, stage CPE à Quimper