Les prochains CA vont être l’occasion pour les cheffes de présenter le protocole de remplacement mis en place dans l’établissement. Comment convaincre les parents que le pacte n’est pas la solution aux absences des professeurs ?

Il apparaît en effet important de faire comprendre aux parents que la mise en place du pacte n’est pas dans l’intérêt de leur enfant. Nous vous proposons donc quelques arguments vous permettant d’intervenir en CA.

 Une professeure absente va être remplacée par une autre professeure qui n’est pas forcément de la même discipline. Ainsi, par exemple, une élève qui a sa professeure de Mathématiques absente peut voir son heure de « trou » comblée par une professeure d’une autre discipline. L’heure manquée de Mathématiques n’est donc pas remplacée, l’élève a bien une heure de Mathématiques en moins.
 Quand bien même une professeure absente est remplacée par une collègue de la même discipline, l’enseignement dispensé sur cette heure sera déconnecté de l’enseignement du professeur absent. Il n’y a donc pas de cohérence pédagogique.
 Les professeur.es ne connaîtront pas forcément les élèves qu’ils auront en face d’eux. En effet, avec le pacte, l’objectif est de mettre une professeure devant les élèves, pas de livrer un enseignement cohérent et de qualité.
 Le pacte masque le manque de professeures remplaçantes pour les absences de plusieurs jours, celles qui posent les problèmes plus graves pour les élèves. Il faut donc davantage œuvrer pour recruter plus de remplaçantes titulaires plutôt que sur du remplacement à l’interne sans aucun sens pédagogique.
 Le remplacement à l’interne, du fait de tous ces motifs, crispe les équipes, qui se voient imposer de remplacer les collègues absents lorsqu’ils organisent ou accompagnent une sortie scolaire. Le risque est grand que, de guerre lasse, les professeures décident de ne plus organiser de sorties scolaires ou des voyages pédagogique et ce, au détriment de l’ouverture culturelle des élèves.
 De même les stages de formation continue sont de plus en plus soumis à la nécessité de remplacer les heures manquées, ou placés sur les temps des vacances ou le mercredi après-midi. Comment accepter que la formation continue ne soit pas imputée sur le temps de travail, comme pour toute profession ? Le résultat sera la disparition progressive des stages de formation pourtant nécessaires à la mise à jour des compétences professionnelles.

Il est également bon de rappeler que ces protocoles de remplacement à l’interne répondent à une commande politique qui cherche à renforcer l’idée que les professeurs ne travaillent pas suffisamment. Pour rappel, selon la DEPP, un enseignant travaille en moyenne 43h par semaine. De plus, 2/3 des absences des professeurs sont liées à l’exercice même de leur fonction (examens et surveillances, formation, réunions administratives par exemple). Seulement 1/3 des absences le sont pour des raisons individuelles (arrêt maladie, garde d’enfants malades, etc.). Enfin le pourcentage de salariés absents 1 jour ou plus par an pour raison de santé est de 3,7% tout secteur confondu, contre 2,3% chez les enseignants.