En France, on aide et on subventionne les plus riches et on laisse filer le revenu des plus pauvres. le taux de pauvreté est ainsi passé, entre 2015 et 2023, de 13,6% à 15,4%, la plus forte augmentation en Europe. C’est le résultat de la politique sociofiscale menée par les gouvernements d’Emmanuel Macron, notamment la suppression en 2023 de nombreuses aides à destination des ménages les plus pauvres qui avaient été mises en place à l’occasion de la crise du Covid et de la phase d’inflation. Alors qu’on a maintenu les cadeaux fiscaux aux plus riches et aux entreprises en vertu de la politique de l’offre. C’est ce que démontre un rapport de l’Insee paru le 21 novembre.
Ainsi entre 2022 et 2023, les 10% les plus pauvres (1er décile) ont perdu en moyenne 290 €/personne et ont vu leur revenu reculer de 2,7%,
alors que les 10% les plus riches (10è décile) ont gagné 280 €/personne et vu leur revenu augmenter de 0,4%.
Pour faire simple, on a pris près de 300 euros aux plus pauvres pour les donner aux plus riches.
cf https://www.insee.fr/fr/statistiques/8242411?sommaire=8242421
Par exemple, la suppression de la taxe d’habitation a favorisé les plus aisés. Sur 5 ans depuis 2018, cette suppression a fait gagner 80 €/personne dans les 10% de foyers les plus pauvres, mais 870 €/personne pour les 10% les plus riches.
Les mesures du gouvernement ont donc rendu les riches plus riches et les pauvres plus pauvres.
Le choix de baisser les recettes fiscales au profit des plus riches, des actionnaires et des grandes entreprises — forte diminution de l’impôt sur le revenu, de la taxation du capital, de l’impôt sur les sociétés, des cotisations sociales des entreprises — a provoqué l’augmentation du déficit budgétaire. Pour ne pas offusquer les catégories privilégiées et risquer plus encore leur sécession fiscale et leur colère, les gouvernements Borne, Attal et aujourd’hui Barnier ont donc choisi de faire payer ce déficit par la baisse des dépenses publiques, des investissements et des aides sociales.
Il est important de retenir que si on avait maintenu le niveau de prélèvements des années 2000/2007 le déficit budgétaire n’existerait pas.