De son propre aveu, le rectorat de Rennes est confronté à une « rareté de la ressource enseignante dans certaines disciplines et certaines zones ». Doux euphémisme pour dire que notre académie manque de professeur.es et que la rentrée s’annonce difficile.
Pour y faire face, l’académie de Rennes a décidé d’organiser une journée du recrutement ou "job dating" et a décidé de modifier la phase d’ajustement qui affecte sur des postes vacants à l’année une partie des fonctionnaires remplaçant.es (dits Titulaires en Zone de Remplacement) et des contractuel.les.
Cette phase d’ajustement se déroule généralement à la mi-juillet et l’ordre d’affectation suivait jusqu’ici un barème respectant l’ancienneté et la situation personnelle des enseignant.es.
Cette année, dans les disciplines et zones géographiques en tension, le recteur a décidé de modifier l’ordre d’affectation : de nouveaux contractuels recrutés pour une année seront affectés sur des supports habituellement donnés à des TZR ou à des contractuels cdisés, ces derniers devant être disponibles pour les suppléances de courtes et moyennes durées.
En effet, les salaires et les conditions de travail dans l’éducation nationale sont si dégradés que nombre de contractuel.les refusent les propositions de suppléance en cours d’année et les annonces envoyées à Pôle Emploi trouvent généralement peu de candidat.es.
Par ailleurs, dans certaines disciplines, les candidats au concours manquent.
Nous dénonçons le recours au "job dating". Le caractère expéditif du recrutement laisse entendre à la société que les compétences professionnelles et les connaissances disciplinaires nécessaires pour exercer nos métiers sont minimales. Il jette le discrédit sur le niveau de formation des professeur•es actuellement en poste.
Ainsi, nos organisations syndicales condamnent à la fois ce "job dating" et la modification arbitraire dans les affectations des personnels non titulaires d’un poste fixe. L’académie fait du bricolage pour tenter de compenser la pénurie d’enseignant.es.
La raison de cette pénurie est simple : le métier n’attire plus les étudiant.es et les démissions augmentent. Les causes de cette crise sont connues : déclassement salarial, contre-réformes successives, casse de la formation initiale, baisse des postes aux concours.
Pour protester contre la précarisation des métiers de l’éducation et revendiquer le recrutement de personnels titulaires et formés pour assurer la continuité du service public d’éducation, nos organisations syndicales appellent à un rassemblement mercredi 6 juillet à 14h30 devant le rectorat.