« On ne parle plus d’inclusion scolaire mais de scolarisation inclusive. » C’est par cette phrase que le DASEN a introduit son exposé sur le sujet de l’inclusion lors du CDEN jeudi 5/09.
Derrière ces mots, on trouve la mise en place de nouveaux dispositifs tels que les Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés. Ces PIAL ne sont pas définis nationalement. La déclinaison académique prévoit des PIAL inter-degré, public-privé.
Cette année, deux PIAL, dits « renforcés », couvrent la commune de Saint-Malo et la circonscription de Bain de Bretagne. A la différence des 17 autres PIAL du département, ils bénéficient d’un emploi dédié.
A terme, chaque PIAL sera piloté par le principal d’un collège public et l’IEN du secteur. Le coordonnateur du PIAL sera une personne du premier degré bénéficiant d’une décharge ou du second degré bénéficiant d’IMP. Enfin, un AESH référent pourra intervenir.
Le SNES-FSU a interpellé le DASEN pour qu’il explicite leurs missions respectives.
Le pilote du PIAL est le cadre responsable qui validera notamment les emplois du temps des AESH.
Le coordonnateur fait le lien entre les demandes des familles, les notifications MDPH, les moyens d’accompagnement.
L’AESH référent sera une ressource pour les AESH pour résoudre des problématiques liées à l’accompagnement des jeunes en situation de handicap.
Un livret du parcours inclusif sera mis en place pour le suivi de scolarité des élèves en situation de handicap. Les PPS pourront être rédigés pour tout un cycle et non plus une seule année scolaire.
Chaque AESH bénéficie depuis cette rentrée d’un contrat public de trois ans renouvelable une fois avant CDIsation. A ce titre, il ou elle bénéficie de frais de déplacement à partir de la résidence administrative.
Le SNES-FSU veillera à ce que cette disposition soit bien appliquée et que la résidence administrative figure sur le contrat. La flexibilité annoncée pour nos collègues AESH fait craindre une détérioration de leurs conditions de travail.
Concernant les notifications, la MDPH garde la main. Le SNES-FSU craint cependant une mutualisation croissante des accompagnements. L’administration n’envisage toujours pas de réduire le nombre d’élèves par classe pour offrir les conditions nécessaires à un accueil de qualité pour ces élèves à besoins particuliers. Encore des luttes à mener.
Le DASEN nous assure qu’il n’y aura pas de réduction de moyens sur le Médico-Social mais un redéploiement de ces moyens et des équipes sur le terrain. Il précise que le temps périscolaire sera malgré tout à la charge des communes.
Si les ergothérapeutes, orthophonistes et autres professionnels de santé sont amenés à intervenir dans nos établissements, on peut s’interroger sur les moyens en salles pour les accueillir.
Enfin, la scolarisation inclusive devient le prétexte à la création d’un label « Qualinclus » dont le vocabulaire n’est pas sans faire écho aux labels qualités des entreprises privées. Même si le DASEN assure qu’il s’agit d’un outil diagnostique utile aux équipes pour progresser dans leurs pratiques, le SNES-FSU reconnaît là un outil d’évaluation et donc de mise en concurrence de nos établissements.
En conclusion, la mise en place des PIAL demandera la vigilance de toutes et tous. Faites nous remonter les dispositifs d’inclusion récemment mis en place dans vos établissements et les difficultés que vous rencontrez au niveau de la scolarisation inclusive.