5 mars 2020

Carrière et mutations

CAPA des certifiés accès accéléré 7 et 9e échelons – Déclaration du SNES FSU

Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs
Le gouvernement a fait le choix du 49.3 pour faire passer son projet de loi de réforme des retraites. Afin de prendre les parlementaires et l’opinion publique de vitesse, cette décision a été prise au milieu d’un week-end et d’un conseil des ministres consacré à la gestion de la crise du Coronavirus. C’est une illustration de plus du mépris de ce gouvernement pour toutes les oppositions : celles qui s’expriment dans la rue, dans les sondages et à l’Assemblée. Après plusieurs mois d’actions qui ont fait bouger les lignes, les mobilisations se poursuivent avec la perspective d’une journée de grève massive public privé le mardi 31 mars. D’ici là, la journée internationale pour les droits des femmes du 8 mars permettra aussi de rappeler combien la réforme des retraites dégrade toujours plus la situation des femmes. Le 49-3 ne stoppera pas la lutte engagée contre le système des retraites à points.

Alors que le Ministre prépare des annonces de simplification du bac Blanquer pour le 12 mars, le SNES-FSU demande la suppression des E3C et continue d’agir pour des épreuves nationales, terminales et anonymes. Dans l’académie, la commission d’harmonisation du 13 mars sera la toute première qui aura autorité pour modifier les notes des correcteurs sans leur accord et sans même les en informer. Le bilan de cette première session des E3C est édifiant, le bac Blanquer est un échec, même l’Inspection générale dans un rapport retentissant se montre particulièrement critique sur la réforme du
bac et du lycée.

Sans tomber dans la psychose autour du Coronavirus, il est indispensable que les personnels soient correctement informés par l’administration. A ce titre, la réunion du CHSCTA extraordinaire le 9 mars est une bonne nouvelle même si elle arrive un peu tard, le SNES-FSU en a fait la demande dès le 2 mars.

Cette CAPA de bonification d’ancienneté se tient alors que les collègues ont découvert hier une consultation en ligne sur « le métier de professeur du XXIe siècle ». Comment ne pas y voir une stratégie dilatoire pour repousser une fois encore les mesures de revalorisation tant attendues ? « Une revalorisation historique », « faire des enseignants français les professeurs les mieux payés d’Europe », le ministre a su multiplier les superlatifs mais les premières discussions avec les organisations syndicales montrent qu’on en est très loin. Sommes dérisoires au-delà des débuts de carrière, enveloppe budgétaire non définie sur plusieurs années, contreparties qui vont alourdir notre charge de travail, le SNES-FSU exige une revalorisation d’ampleur pour l’ensemble de la profession, déconnectée de la réforme des retraites et sans contreparties.

Concernant l’ordre du jour de la CAPA, le projet permet la promotion de tous les collègues avec un avis recteur « Exceptionnel » à l’issue des rendez-vous de carrière aux 6e et 8e échelons. Les autres promotions sont proposées à quelques avis Très Satisfaisant selon un équilibre général finalement rigoureux mais qui ne dévoile pas ses règles de classement. Les parts des femmes, des types d’établissement ainsi que le poids des disciplines sont globalement bien respectés, à l’exception des SVT sous-représentées pour le passage au 9e échelon.

Si les effets des bonifications d’ancienneté ont été réduits puisque la classe normale se parcourt désormais en 24, 25 ou 26 ans contre 20 à 30 ans dans l’ancien système, cette accélération de carrière aux 6e et 8e échelons, scorie de l’ancien système, doit être supprimée pour généraliser à tous cette bonification d’au plus 2 ans.