Monsieur Le Recteur, Mesdames, Messieurs
Outre la réforme du code du travail, la FSU sera particulièrement vigilante à la réforme de la formation professionnelle que le Président de la République a annoncée. La FSU rappelle que toute réforme doit s’engager par une véritable concertation avec les organisations syndicales représentatives. Surtout, pour le champ de la formation professionnelle des adultes, la priorité devra être donnée au réseau public des GRETA, dont la mission de service public au sein de l’Éducation Nationale pour la formation tout au long de la vie a été confortée par la loi de refondation pour l’École et rétablie à ce titre dans le code de l’Éducation.
Dans un contexte particulièrement concurrentiel, l’activité des GRETA est fortement corrélée à l’activité économique et aux commandes publiques. Les effets du plan 500.000 permettent un bilan financier globalement positif sur l’académie. Toutefois les différences de chiffres d’affaires selon les GRETA sont notables et doivent être analysées.
D’une part, les réalités des territoires avec leur tissu économique et social sont à prendre en compte. Il s’agit bien du cœur de l’activité de Conseillers en Formation Continue : tisser des réseaux pour répondre aux appels d’offres, établir des stratégies à court et moyen terme pour conseiller la direction du GRETA, valoriser en permanence la marque GRETA auprès des décideurs.
D’autre part, la FSU rappelle que le versement des IPDG doit être limité voire suspendu dès lors que la baisse d’activité du GRETA conduit à des diminutions de quotité ou des non-reconductions de contrats de formateurs ou d’administratifs. Alors que les IPDG participent au calcul de l’indicateur H1 au titre des « charges » de personnel, rapportées ensuite globalement au chiffre d’affaire, l’interprétation abusive de cet indicateur peut conduire à des réductions d’emplois. Les effets sont tout aussi immédiats sur le chiffre d’affaire faute de personnels disponibles !
Le plan stratégique du réseau Greta qui est présenté aujourd’hui a été conçu sur le long terme en associant les CFC. La FSU reconnaît l’intérêt que représente un tel plan mais s’interroge sur les articulations avec les plans de développement de chaque GRETA. Il nous semble par ailleurs que certains axes devront être précisés comme « favoriser les échanges de pratiques entre les équipes FI et FC » (plan d’action 3, action 1.2) ou encore « Analyser nos niveaux de rémunération et ceux de la concurrence » (plan d’action 4, action 2.1), un axe qui laisse entendre la baisse annoncée des rémunérations des personnels sans penser à valoriser la qualité du service.
Mais tout particulièrement, nous tenons M. le Recteur à souligner l’absence d’un volet essentiel dans ce plan stratégique, volet qui n’apparaît pas davantage dans le bilan social des GRETA. Il s’agit de la qualité de vie au travail des personnels. Ce volet interroge tout à la fois la relation à la hiérarchie, les conditions de travail et de rémunération, la valorisation de l’expertise professionnelle, le travail empêché.
Cette dimension doit intégrer le bilan social avec des indicateurs déjà utilisés en formation initiale mais doit surtout devenir un axe à part entière dans le plan stratégique. Les témoignages de collègues formateurs, CFC ou administratifs se sont multipliés ces derniers mois. Avant qu’un CHSCT ne s’y penche, il y a urgence à agir pour entendre ces expressions de souffrance au travail, pour sécuriser les personnels dans leur action quotidienne et pour préserver ce qui fait la force du réseau des GRETA : des personnels qualifiés, mobilisés et soucieux de leur mission de service public auprès des publics les plus fragiles.