Alors que toutes les organisations syndicales demandent l’abrogation du choc des savoirs, le ministère s’entête et annonce un Acte 2 du choc des savoirs.
Les ministres changent, tournent et virevoltent mais la méthode reste la même. C’est donc par voie de presse que les collègues ont appris ce mardi 12 novembre qu’un acte 2 du "choc des savoirs" allait se mettre en place. Que nous a donc concocté le ministère ?
Au collège :
– Le maintien des groupes "de besoin" en 6e et en 5e l’an prochain au nom de la "stabilité", de la "continuité" et de la "cohérence" nous dit Anne Genetet. La ministre nous assure qu’"une mission de l’Inspection générale et de la Direction de l’évaluation évaluera leur impact tout au long de l’année".
– L’extension des groupes de besoin aux classes de 4e et de 3e. Alors même donc qu’aucune étude d’impact a lieu, le ministère décide d’étendre les groupes de besoin aux classes de 4e et de 3e dès la rentrée prochaine... La chose s’annonce encore plus complexe qu’en 6e et 5e puisque, dixit la ministre, en 4e et 3e : "une heure par semaine se déroulera en groupes de besoins, au sein du volume horaire actuel, en alternance entre mathématiques et français". On imagine d’ici le casse-tête organisationnel qu’une telle mesure risque de susciter. Prenons un professeur de Mathématiques en 4e, il/elle aura 3h sa classe en classe entière par semaine + 1h quinzaine un groupe "de besoins" constitué d’élèves qu’il/elle n’aura peut-être pas en classe ; ou alors 2h30 par semaine en classe entière + 1h par semaine avec deux "groupes de besoin" différents. En dehors de cet aspect organisationnel, c’est bien notre liberté pédagogique qui est mise à mal (imaginez la coordination entre collègues que cela nécessite). Il faut nous opposer fermement et collectivement à cet Acte 2 du choc des savoirs.
– Le renforcement de "devoirs faits". La ministre nous dit "hors de la classe, je donnerai deux fois plus de moyens pour les « Devoirs faits » et les stages de réussite en 4e et 3e. J’ai débloqué les budgets nécessaires pour que cette ambition se concrétise dès la rentrée 2025". Des moyens en pacte ? On peut se poser la question.
– La mise en place du DNB couperet lors de la session 2027. L’obtention du DNB deviendra obligatoire pour accéder directement à la classe de Seconde générale, technologique ou professionnelle. En cela, il sera un objet de motivation supplémentaire pour les élèves. Pour la ministre, cela semble s’inscrire dans une certaine logique puisqu’il s’agira de "la première promotion d’élèves qui aura bénéficié du Choc des savoirs".
Au lycée :
– Mise en place d’une épreuve anticipée de Mathématiques pour tous les élèves des filières générale et technologique à partir de juin 2026. Cette épreuve aura lieu en Première.
En vie scolaire :
La ministre souhaite renforcer les équipes de vie scolaire à hauteur de 150 conseillers principaux d’éducation et 600 assistants d’éducation supplémentaires.
Il reste encore beaucoup de flou sur les implications de l’organisation des groupes en 4e/3e et sur leur financement (a priori 1500 ETP selon le MEN) ou encore sur les annonces vie scolaire. Ce qui n’est pas flou en revanche, c’est qu’on a ici affaire une fois de plus à une dégradation de nos conditions de travail.
Non à l’acte 2 du choc des savoirs !