Plus d’un collègue sur 3 en poste dans un collège public en Bretagne était en grève ce 10 novembre. En faisant le choix de perdre une journée de salaire, les collègues revendiquent que l’accueil des élèves soit aménagé au plus vite dans les établissements que tous souhaitent garder ouverts.
La « grève sanitaire » à l’appel d’une large intersyndicale FSU-CGT-FO-SUD ce mardi 10 novembre a en effet été suivie dans l’académie de Rennes par plus de 35 % des enseignants, CPE et surveillants des collèges publics selon nos relevés depuis un échantillon robuste et significatif d’établissements : 47 % au collège Kerzourat à Landivisiau, 81 % au collèges des Hautes Ourmes à Rennes, 56 % au collège de Romillé, 40 % au collège Le Verger à Auray, 50 % au collège de Plouaret…
Il revient maintenant au gouvernement de généraliser les mesures de dédoublements des classes dans tous les collèges comme cela a été décidé pour les lycées. Dans de très nombreux collèges, les bâtiments sont sous-dimensionnés pour accueillir les élèves selon des règles de distanciation physique exigées partout et en toutes circonstances hors des établissements scolaires. Il est urgent de répondre à l’inquiétude des personnels, des élèves et de leur familles de plus en plus exposés aux risques de contamination. Les mesures préconisées jusqu’ici pour limiter le brassage des élèves, aérer les salles ou désinfecter régulièrement les espaces de travail sont insuffisantes et trop souvent inapplicables dans des collèges où les effectifs sont depuis longtemps saturés. Les recrutements de personnels enseignants, de surveillance et d’agents des collectivités pour l’entretien des locaux sont à programmer sans attendre pour y remédier. Mais la réponse immédiate pour écarter toute contamination en collège est de passer aux demi-classes alternées.
La mobilisation des personnels des vies scolaires (CPE et surveillants) aujourd’hui a été par ailleurs significative dans de nombreux établissements où tous les personnels vie scolaire étaient en grève. Elle traduit une inquiétude des collègues dont la mission principale est l’accompagnement des élèves dans les espaces collectifs comme les cantines où les risques sont encore plus importants compte-tenu des promiscuités imposées et du retrait du masque pour déjeuner.
L’annonce ce jour par le ministère d’un million de tests antigéniques pour les personnels confirme bien qu’il considère qu’ils sont véritablement exposés au virus au contact des élèves. Sans dédoublement des classes, des collèges pourraient fermer avec comme conséquence pour les élèves une rupture des apprentissages qu’il est encore possible d’éviter. La responsabilité du ministre est aujourd’hui engagée pour que des mesures soient prises en collège et pour le report en juin des épreuves de bac prévues en mars.