7 octobre 2022

Actualité académique

Compte rendu de l’audience du 6 octobre au rectorat

Après être intervenu auprès du Rectorat pour signaler les situations de rentrée qui lui avaient été signalées par les responsables de S1 (sections d’établissement), le SNES-FSU académique a été reçu, avec d’autres organisations syndicales, lors d’une audience syndicale de bilan de rentrée le jeudi 6 octobre.

Une rentrée « réussie » ?
Lors de cette audience, Mme Lamotte d’Incamps, secrétaire générale du Rectorat, a fait part des contraintes importantes qui ont pesé sur la rentrée, mais a considéré qu’elle s’était bien passée puisque les élèves avaient des enseignants en face d’eux.
L’appréciation des collègues sur le terrain est évidemment bien différente : si la situation de la Bretagne n’est pas comparable avec celle des académies parisiennes, parvenir à mettre un enseignant devant une classe ne témoigne pas forcément d’un service public de qualité. Le SNES-FSU l’a rappelé.
La crise de recrutement, qui a conduit à plus de 1600 postes non pourvus aux concours, a eu des résonances dans l’académie qui a accueilli moins de stagiaires : 155 à temps plein et 176 à mi-temps. L’action du SNES-FSU à l’échelle nationale pour souligner la pénurie d’enseignants du fait du manque d’attractivité des métiers et des salaires trop faibles a mis en difficulté le ministère.

Les singularités de l’académie de Rennes
L’académie de Rennes est certes plus attractive, mais elle peine néanmoins à trouver des enseignants, des CPE ou des PSYEN dans certaines disciplines ou sur certains territoires, même en faisant appel à des contractuels. En effet, il a été procédé au recrutement de 288 contractuels en CDD de plus par rapport à l’an passé, soit une hausse de 30 %. Les 192 néo-contractuels « bénéficient » d’une formation express de 32h, dont 6h sur les valeurs républicaines. Un effort particulier a été fait pour assurer la présence d’enseignants dans les classes et pourvoir les BMP. Il ne restait au 30 septembre « que » 475 heures de cours non assurées en particulier en technologie et en éducation musicale dans quelques établissements.

Le remplacement déjà sous tension
Mais cet effort pour assurer la rentrée se fait aux dépends du remplacement. Ainsi, l’académie compte à la rentrée 1477 TZR dont 949 sont affectés à l’année, 477 contractuels en CDI dont 367 affectés à l’année, ce qui correspond à une centaine d’enseignants disponibles en moins pour assurer du remplacement. Et le rectorat s’est efforcé de se reconstituer un « vivier » de collègues à qui il peut faire appel pour du remplacement.

L’entrée dans le métier sacrifiée
Cette rentrée soi-disant réussie se fait au détriment des stagiaires dont un nombre significatif sont, suite à la réforme de la formation, affectés à temps complet avec des jours de formation imposés en plus du service. Le SNES-FSU a rappelé à l’administration que la réglementation prévoit un allègement du service d’enseignement pour ces stagiaires.

Des AESH en nombre insuffisant
L’autre point noir de cette rentrée est le manque de personnel AESH pour accompagner les élèves en situation de handicap : 1600 élèves de l’académie sont actuellement sans AESH car le rectorat est en difficulté pour recruter ces personnels, précaires et mal rémunérés. Le SNES-FSU a rappelé qu’il était nécessaire de créer un vrai métier avec un statut de fonctionnaires pour accompagner la montée de l’inclusion, déjà difficile à mettre en œuvre dans les classes chargées. Le nombre d’élèves accueillis en classe ULIS a augmenté de 6% par rapport à l’an passé, mais les listes d’attentes pour des places en ITEP ou en IME s’allongent.

La phase d’ajustement bousculée par la réforme de la formation initiale
Le calendrier de la phase d’ajustement a été bousculé du fait de la réforme de la formation initiale. Le ministère et les Rectorats doivent désormais attendre le résultat des concours, fin juin début juillet, pour connaître les quotités de service des stagiaires (mi-temps ou temps plein en fonction du type de M2 dont ils sont titulaires). Pour leur assurer des supports, l’affectation des TZR et des contractuels est reportée après l’affectation des stagiaires. Elle a donc eu lieu entre le 18 et le 22 juillet, voire la semaine suivante, à un moment où les établissements sont fermés, mettant en difficulté les collègues et désorganisant les services et les emplois du temps… situation appelée désormais à se renouveler tous les ans, tant que la réforme Blanquer de la formation initiale est maintenue.

Le SNES-FSU engagé aux côtés des personnels
Alors que le Rectorat avait envisagé d’affecter les néo-contractuels avant les TZR, le SNES-FSU avait signifié que ce serait inacceptable et organisé une mobilisation intersyndicale devant le Rectorat le 6 juillet 2022. L’administration semble avoir renoncé à ce projet.
Le SNES-FSU restera particulièrement vigilant quant au respect des conditions d’affectation de tous les collègues. Les recrutements doivent s’accompagner d’un plan de formation à la hauteur des besoins et doivent conduire à un plan de titularisation des agents présentant une forte ancienneté. Le SNES-FSU continue d’exiger une refonte de la formation initiale qui permette aux collègues stagiaires d’entrer progressivement dans le métier sur un service d’1/3 temps sur un support libéré par le tuteur ou la tutrice.