14 novembre 2018

Actualité académique

CTA 14 novembre 2018 - Déclaration de la FSU

CTA 14 novembre 2018 - Déclaration de la FSU

la déclaration préalable de la FSU au comité technique académique du 14 novombre ayant comme ODJ le bilan de rentrée 2018.

Madame Le Recteur, Mesdames, Messieurs

Le lundi 12 novembre dans l’Académie, près d’un enseignant sur deux a cessé le travail et fait le choix de perdre une journée entière de salaire. Cette participation, inégalée depuis des années, de tous les personnels de l’Éducation nationale à l’appel de toutes les organisations syndicales, est la réponse de nos professions à M. Blanquer qui reprend comme il l’avait déjà fait en 2011 sous le gouvernement Sarkozy, son entreprise de destruction d’emplois à l’Éducation nationale.

La volonté du Ministre de récuser la colère en minimisant les taux de grévistes ne convainc personne et certainement pas l’opinion publique : 72% de nos concitoyennes et concitoyens soutenaient lundi la journée de grève. Parmi les personnes interrogées dans ce sondage, nul doute que plusieurs reconnaissent les conditions d’étude de leurs enfants dans des classes toujours aussi surchargées de la maternelle à la Terminale.

Ce déni de réalité et l’invocation perpétuelle à la confiance ne trompent donc plus personne sur les réelles intentions du gouvernement : développer discrètement en France des réformes inégalitaires pour les élèves et libérales pour tout le système éducatif. Pour atteindre ces objectifs, la volonté de mettre au pas les fonctionnaires est manifeste : mesure vexatoire avec le retour de la journée de carence, baisse organisée des salaires et des pensions, remise en cause des droits paritaires en CAPA et CHSCT.

La FSU, en faisant l’analyse des documents préparatoires à ce « CTA bilan de rentrée », regrette que ce déni des réalités touche aussi notre académie avec une volonté manifeste d’évacuer les sujets épineux :

  • aucun bilan des affectations dans Parcousup pour mieux cacher peut-être les milliers de candidats qui ont abandonné ou se sont résolus à une école privée, souvent hors-contrat
  • aucun point d’étape sur la mise en oeuvre complexe des réformes au lycée professionnel et au lycée général et technologique. Des engagements sur les concertations académique et un calendrier en cohérence avec la communication de vos arbitrages, Madame Le Recteur, sont pourtant attendus.
  • aucune communication sur la carte des réseaux des lycées publics dont nous ne connaissons toujours pas les périmètres exacts
  • aucune analyse au delà des constats pour expliquer le flux positif vers la voie professionnelle à la rentrée. Est-ce parce que des places supplémentaires sous statut scolaire ont été décidées par la Région ?
  • aucun suivi sur la transformation des groupes de secteurs en cercles apprenants. Cette évolution qui d’ailleurs ne nous a jamais été présentée en CTA, ne retient pas l’intérêt des collègues à en juger par la prolongation de la période d’inscription.
  • aucun diagnostic et échange préparatoire avant la consultation précipitée et expresse des personnels sur le projet académique. Les plus curieux ont donc découvert avec effarement les sujets que vous mettiez en discussion, à mille lieux de leurs préoccupations pour faire réussir tous leurs élèves.

Madame Le Recteur, nous souhaitons garder une porte ouverte au dialogue social dont la qualité doit rester un atout pour le service public d’éducation en Bretagne. La rentrée 2019 s’annonce plus mouvementée qu’aucune autre dans l’académie puisque le schéma d’emplois sera défavorable alors que les effectifs seront à la hausse notamment si le flux positif depuis le réseau privé, constaté contre toute attente à cette rentrée 2018, se confirme.

Remise en cause du statut des fonctionnaires, salaires et retraites diminués, réformes contestées du bac, du lycée général et technologique, du lycée professionnel, pression aux heures supplémentaires, remise en cause de la professionnalité des enseignants du premier degré, réforme inacceptable de la formation initiale, classes surchargées de la maternelle à la Terminale : la FSU proposera des suites les plus unitaires possibles à la grève du 12 novembre et appelle dans l’immédiat l’ensemble des collègues à s’exprimer en participant aux élections professionnelles du 29 novembre au 6 décembre.