Monsieur le Recteur, Mesdames Messieurs
Le bilan de rentrée 2017, à l’ordre du jour de ce CTA, ne donne curieusement aucun éclairage sur
l’évolution du nombre de bacheliers sans affectation dans le supérieur jusqu’à la rentrée. Pourtant, le
Plan Étudiants qui a reçu un avis globalement négatif du Conseil Supérieur de l’Éducation le jeudi 9
novembre, trouve sa raison dans cette crise des affectations où APB est accusé à tort. Hélas, au lieu
de mener une politique budgétaire pour des capacités d’accueil à l’université à la hauteur des besoins
pour prendre en charge l’augmentation du nombre d’étudiants (+ de 40 000/an), le gouvernement fait
le choix de la sélection à l’entrée de l’ensemble des filières universitaires. Les élèves les plus
fragiles pourraient se retrouver sans aucune réponse positive à leur 10 voeux et seront
particulièrement exposés. Le calendrier précipité, sans phase de test possible, met par ailleurs
l’ensemble des élèves de Terminale à la merci d’un bug électronique du nouvel APB. Alors que le
pays a besoin de jeunes qualifiés et de réduire les inégalités sociales, la FSU demande l’abandon du
projet de loi réformant l’accès à l’enseignement supérieur et demande le doublement du nombre de
Psy-EN recrutés, l’ouverture de places supplémentaires en CPGE et BTS et un budget permettant
l’accueil de tous dans les universités en prenant en compte les spécificités des parcours.
Pour mieux former les lycéens, améliorer les taux de réussite et d’accès au bac et pour construire
les conditions de la réussite de tous aux études supérieures, la FSU a des propositions pour
améliorer l’organisation du lycée et revaloriser les voies et les séries.
Mais après les CP à 12 en REP et le dispositif Devoirs Faits, la désignation d’un second professeur
principal en cours d’année en Terminal confirme la méthode « à marche forcée » du ministère pour
contourner toute concertation et débat avec les personnels. L’annonce dans la presse de la réduction
du bac à 4 épreuves et l’instauration du contrôle continu semble déjà verrouiller les conclusions de
la mission Mathiot.
Dans l’académie, cette urgence s’est traduite pour la première fois, par le recrutement d’ enseignants
contractuels dans le premier degré. Jusqu’à présent les recrutements par voie de concours et par
permutations permettaient de faire face au manque d’enseignants. La FSU dénonce ce type de
recrutements précaires car d’autres choix sont possibles, le recours à la liste complémentaire par
exemple aurait permis de les éviter.
Du côté des collectivités locales bretonnes, la politique du fait accompli est aussi à l’oeuvre avec les
dernières annonces des fermetures du LP de Plouhinec, des collèges Kerentrech et Le Coutaller à
Lorient, la resectorisation des collèges sur le bassin rennais. La FSU dénonce ces décisions à
l’encontre du service public qui auront immanquablement des conséquences pour les familles, les
élèves et les personnels. La FSU demande que tous les projets de fermetures d’établissement soient
gelés le temps de mener des concertations publiques. Par ailleurs, avec la fermeture de 4 collèges
REP, la révision académique de la carte de l’éducation prioritaire est manifestement enclenchée : la
FSU condamne l’absence de discussion académique alors que les enjeux de mixité sociale
nécessitent une politique de l’État concertée et transparente dans l’intérêt des plus familles les plus
fragiles. Des échanges avec les représentants des personnels sur la carte des collèges et sur la carte
académique des réseaux REP premier et second degrés doivent s’ouvrir sans plus attendre.
La présence du réseau privé catholique rend encore plus indispensable une réponse ambitieuse du
service public pour contrer toute tentative de l’entre-soi. Le bilan de l’expérimentation des
bacheliers professionnels en BTS révèle la volonté du réseau privé catholique de ne pas contribuer à
l’élévation des qualifications de ces jeunes. Dans le 1er degré, la place toujours plus importante
prise par l’enseignement catholique montre aussi l’absence de politique ou son échec pour
développer l’enseignement public, donner à toutes les familles la possiblité d’y scolariser ses enfants
et éviter le renforcement de l’homogénéisation sociale de l’école.
Alors que le Président Macron tentait il y a quelques jours de montrer son intérêt pour les plus
défavorisés dans les territoires frappés par le chômage et la pauvreté, la politique menée par son
gouvernement ne fait plus illusion. Les arbitrages pour défaire l’ISF, baisser les APL et les pensions
des retraités, rendre plus flexible le droit du travail révèlent une volonté d’affaiblir notre modèle
social où les services publics contribuent à plus de justice sociale. Les fonctionnaires ont à coeur de
défendre leurs missions d’intérêt général. Ils le feront entendre haut et fort en participant aux forums
CAP22 et dans la rue lors d’une prochaine action unitaire pour les salaires en s’opposant au gel du
point d’indice, au retour du jour de carence et au report des dernières mesures PPCR.