23 février 2022

Sections départementales

CTSD DES COTES D’ARMOR DU 22 FEVRIER 2022 - DECLARATION PREALABLE DE LA FSU 22

Monsieur le Directeur Académique,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,

La rentrée 2022 se prépare avec un budget qui n’est pas à la hauteur de la situation exceptionnelle dans laquelle nous sommes. Depuis deux ans la crise sanitaire perturbe les conditions d’enseignement générant chez les élèves des lacunes, des difficultés à retrouver un rythme de travail régulier et des décrochages, sans compter les problèmes de remplacement des professeurs absents. En effet, de nombreux établissements du Second Degré du département vont une nouvelle fois subir une diminution de leur dotation qui se traduit par des suppressions de postes parfois pour la quatrième année consécutive, alors que les effectifs dans les classes vont rester chargés. Les prévisions d’effectifs prévoient une baisse de 358 élèves dans le second degré public, qu’en est-il dans le privé ?

Nous sommes ici pour travailler sur la répartition des moyens des enseignants, mais nous devons rappeler que c’est la situation de l’ensemble des personnels qui s’est encore dégradée par manque de moyens. Le nombre de vie scolaire fermées le 13 ou le 27 janvier, les AESH en grève en sont des signaux forts.

A cette date, les conseils d’administration portant sur la répartition de la DGH se sont tenus dans la grande majorité des collèges et des lycées et nous sommes alertés sur l’ampleur des réductions de postes d’enseignants que l’on peut aussi évaluer à la lecture des documents de travail : -20,2 ETP HP.

Ces suppressions vont s’accompagner d’une poursuite de la diminution de l’offre de formation, de la mise en concurrence des disciplines et parfois de leur affaiblissement : qu’en est -il par exemple de la situation de l’Italien dans le département ? Pourquoi les options Maths expertes et Maths complémentaires très demandées par les élèves car souvent indispensables pour suivre certaines formations dans le supérieur, ne sont-elles pas financées à la hauteur des besoins ? Une discipline par ailleurs frappée de plein fouet par la réforme du lycée alors que le pays a besoin de former davantage de scientifiques : qu’en est -il du projet du ministère pour revaloriser les Mathématiques ? Pour la FSU, il y a urgence à reconstruire un enseignement de mathématiques pour toutes et tous de la sixième au baccalauréat et à les rétablir dans le tronc commun du lycée, dans une perspective de culture commune.

Nous nous permettons de vous alerter, monsieur le Directeur académique, suite à plusieurs remontées des établissements, sur la montée d’un phénomène d’anxiété et de mal-être touchant une part croissante d’élèves, perturbant leurs apprentissages. Les raisons sont sans doute multiples : situation sanitaire, réformes du baccalauréat et pression de l’évaluation dans Parcoursup, rythme effréné des programmes... La FSU appelle à une réflexion dans un groupe de travail sur cette question préoccupante.

Le volant d’heures supplémentaires imposées aux enseignants va inévitablement peser sur les conditions d’exercice du métier et sur les conditions d’apprentissage des élèves alors que les collègues s’épuisent déjà au quotidien. Il va aussi générer des mesures de cartes scolaires particulièrement injustes et des compléments de service incompréhensibles. Sur ce point, la situation des collègues amenés à compléter leur service sur un autre établissement alors qu’il y a les heures (en HSA) est clairement insupportable.

Y a-t-il par ailleurs des refus d’accorder des temps partiels dans des établissements du second degré du département ? Des collègues en temps partiels se verront-ils imposer des heures supplémentaires ce qui est à nos yeux tout à fait incompatible avec une demande de temps partiel ?

Pour améliorer les conditions de rentrée, il est nécessaire de doter les établissements en heures-postes à la hauteur des besoins et de transformer, dès à présent, des HSA en heures-postes afin d’améliorer la prise en charge de tous les élèves. Compte tenu du contexte sanitaire qui a creusé les inégalités à tous les niveaux, il est particulièrement urgent d’abaisser le nombre d’élèves par division dès la rentrée.

L’heure est au bilan d’un quinquennat : près de 8000 postes d’enseignants auront été supprimés dans le Second degré public depuis 2018 ; en cette rentrée, 440 emplois seront soustraits aux académies dans les lycées et les collèges. Pour masquer la réalité des suppressions le ministre affiche 2000 moyens d’enseignement supplémentaires par l’affectation à temps plein devant élèves de 4000 stagiaires ainsi privés de formation.

L’austérité budgétaire est une guerre aux élèves dont l’école publique est le seul patrimoine.

Elle se traduit aussi par un épuisement des personnels à qui le gouvernement impose deux HSA, plus de classes et moins d’autonomie professionnelle, un personnel dont il faut augmenter les salaires pour rendre aussi le métier attractif, au-delà des annonces du Grenelle de l’Education, dans le cadre du dégel du point d’indice et d’augmentations indiciaires alors que le pouvoir d’achat est encore plus grevé par la forte inflation. Pour toutes ces raisons, la FSU appelle l’ensemble des personnels à participer à la journée de grève et de manifestations interprofessionnelles du 17 mars.

La FSU estime aussi qu’il est plus qu’urgent de mettre en œuvre l’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes. C’est pourquoi elle appelle aussi à la mobilisation du 8 mars, journée internationale des droits des femmes.

La FSU tient à remercier les services de la Direction Académique pour les documents adressés qui nous ont permis d’appréhender de manière précise la situation du département.

La FSU vous remercie de votre attention.