Depuis plus d’un mois le gouvernement ment et détourne l’attention du fait essentiel : la réforme des retraites par points va affecter tous les salariés et actifs et provoquer la baisse de toutes les pensions et tout particulièrement celles des enseignants.
Il détourne l’attention des médias et des esprits par un enfumage savant et retors :
- Il affiche la suppression des régimes spéciaux qui ne concernent que 3% des actifs et 11 régimes encore en fonctionnement (et non 42, comme annoncé constamment), pour cacher que tous les Français sont concernés par la réforme.
- Il avance un hypothétique compromis sur l’âge pivot sans rien céder en réalité, renvoyant les syndicats de réunions en rencontres creuses, humiliant et roulant dans la farine CFDT et UNSA.
- Il refuse toute négociation sur la pénibilité et sur les critères à retenir dans le calcul des retraites des carrières longues et/ou pénibles.
Ces manœuvres dilatoires visent à user le mouvement social, épuiser les grévistes, décourager les militants. Or il est vrai que les cheminots et employés de la RATP supportent le mouvement de grèves depuis début décembre et leur résistance pourrait faiblir si les autres corps de métiers ne rejoignent pas la contestation à leurs côtés.
Parmi ces professions, celle qui a le plus à perdre, ce sont les enseignants ; cela a largement été démontré. Les mesures promises par le ministre Blanquer sont du vent : comment comprendrait-on que le gouvernement va mettre sur la table une considérable hausse des salaires et des primes pour maintenir les retraites, alors qu’il suffit de maintenir le système actuel pour s’épargner la revalorisation ? Alors qu’on nous dit que le système de protection sociale et de retraites est en faillite ?!
Et cela sans compter la transformation du métier, les nouvelles tâches promises et la hausse du temps de travail (dont la formation sur le temps de vacances)
Il est donc impératif de ne pas se laisser tromper et entrer de plein front dans la contestation et le refus. Désormais le plan de réforme des retraites est entre les mains des enseignants, et dans le même temps ils tiennent dans leurs mains l’avenir de leur métier.
Lire ici le blog de Pascale Fourier (professeur de lettres, ancienne journaliste)