28 mai 2019

Sections départementales

De la démission collective de la fonction de professeur principal...

Des bruits courent dans les couloirs de certains établissements : démissionner de la fonction de PP qu’on a déjà difficilement acceptée en début d’année ? Refuser de l’être à la rentrée prochaine ! Et pour cause,
> Comment accompagner la réforme du lycée l’année prochaine, qui dégrade les conditions de travail, supprime des postes et désoriente les élèves ? Les missions du professeur principal sont toujours lourdes et complexes en Troisième et en Seconde, mais particulièrement cette année : il s’agit de conseiller les élèves dans le cadre d’une réforme mise en place dans l’urgence et sans que personne ne sache comment le lycée va fonctionner l’an prochain ni quelles seront les conséquences pour l’orientation dans le supérieur.
> Comment accepter une charge de travail alourdie avec une rémunération faible ? La masse des tâches à effectuer par le professeur principal n’a cessé de s’alourdir depuis de nombreuses années. Réunions à organiser, informations à faire circuler,innombrables questions à traiter,rencontres, rendez-vous, formulaires à remplir, etc. Pourtant, la part variable de l’ISOE...n’a jamais été revalorisée ! La fonction de professeur principale st loin d’être rémunérée à la mesure de la charge de travail.
> Comment contribuer à barrer la route des études supérieures aux élèves ? Avec la mise en place de Parcoursup, non seulement la charge de travail du professeur principal de Terminale a explosé,mais elle a changé de sens : on attend désormais de lui qu’il« prédise » les capacités de réussite de ses élèves pour entériner la sélection à l’entrée de l’Université... Et donc qu’il participe à barrer la route des études supérieures à ses propres élèves.Est-ce vraiment ce pourquoi nous avons décidé de devenir enseignantes ?
> Comment accepter la disparition progressive des CIO et accepter de compenser le nombre insuffisant de PSY-EN ? Actuellement, il y a 1 Psy-ÉN pour 1 000 à 1 500 collégiens et lycéens, en France. Or seuls les Psy-ÉN sont qualifiés pour prendre en charge le processus très complexe et sensible de l’orientation des élèves (qui ne se réduit jamais à une « information sur les formations et les métiers »). Et si on charge la barque des professeurs principaux,qui eux ne sont pas formés pour« l’orientation », c’est justement pour « compenser » l’insuffisance de recrutements de Psy-ÉN.
Dans vos établissements, organisez des réunions et élaborez une action collective et partagée, visant à contester les réformes Blanquer, en refusant ensemble d’endosser la fonction de PP à la rentrée prochaine.