25 juin 2018

Carrière et mutations

DECLARATION PREALABLE CAPA Psy-EN Hors Classe et Classe exceptionnelle

et compte rendu

Lundi 25 juin 2018

Madame le Recteur, mesdames et messieurs,

Cette CAPA s’ouvre dans un contexte particulièrement inquiétant concernant le paritarisme. Le gouvernement veut supprimer la majeure partie des Commissions Administratives Paritaires et propose de réduire le champ de compétence des CAP aux "décisions ayant un impact négatif sur la carrière des agents", soient les recours et les sanctions disciplinaires. Ces propositions, si elles devaient aboutir, renforceraient le pouvoir des hiérarchies intermédiaires sans contrôle, ce qui est inacceptable. Ces propositions sont conformes aux annonces et au document “Refonder le contrat public”. Comme nos collègues enseignants, nous dénonçons ces choix porteurs d’arbitraire, et nous vous demandons de transmettre au ministère notre attachement au paritarisme et notre refus d’un tel projet.

Notre profession est également largement mobilisée contre le projet de loi, qui porte très mal son nom, « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Dans cet intitulé il faut entendre tout le contraire de ce qui est annoncé. Il introduit dans son article 10 des modifications dans le code de l’éducation qui auront pour conséquence le démantèlement du service public d’information et d’orientation avec le risque de fermeture des CIO. L’ensemble de la profession reste fortement mobilisé.

Concernant le régime indemnitaire des PsyEN, la FSU demande toujours l’harmonisation des régimes indemnitaires des deux spécialités afin que les 2 spécialités soient traitées à égalité et soient également attractives.

Concernant la formation initiale : Le ministère s’était engagé sur la tenue d’un comité de suivi de la formation initiale et du concours pour le mois d’avril. Cette réunion n’a pas eu lieu. Elle est absolument indispensable et doit permettre aussi d’avancer sur les points non traités tel que la formation passerelle entre les deux spécialités et le choix des tuteurs de stage. Dans l’académie, nous demandons l’autorisation pour les stagiaires d’effectuer leur stage hors académie surtout quand les remboursements des frais engagés ne sont pas à la hauteur des dépenses des stagiaires ! Nous souhaitons un groupe de travail pour étudier les affectations des stagiaires. Nous redemandons pour l’académie de Rennes la possibilité de réaliser le stage en pratique accompagnée dans une académie limitrophe à celle du centre de formation.

Concernant la structuration hiérarchique du corps, la FSU réitère la demande au ministère la tenue d’un groupe de travail afin de réfléchir à la structuration hiérarchique du corps des PsyEN ainsi qu’il en avait été convenu lors des dernières réunions du GT14. Il est indispensable que la spécialité EDA ait un interlocuteur au niveau du rectorat. Il y a beaucoup de flou actuellement entre les inspections académiques et le rectorat dans les responsabilités des uns et des autres, en matière de gestion de postes, de frais de déplacement, de tutorat destagiaires ou de formation continue.

Concernant les échanges professionnels entre psychologues, la FSU demande une circulaire nationale indiquant aux recteurs la nécessité d’organiser des échanges professionnels en particulier pour la spécialité EDA dont les membres sont relativement isolés sur leurs secteurs. Une réunion départementale par période pourrait être organisée, à l’instar de ce qui existe pour les enseignants référents, les conseillers pédagogiques et autres. De même, des réunions EDAEDO doivent être facilitées en fonction des secteurs de CIO afin de répondre à la mission de coordination renforcée pour la liaison CM2- 6e.

Nous demandons que des autorisations d’absence occasionnelles puissent être accordées lors de journées de formation avec des partenaires en lien direct avec nos missions. Ces journées étaient accordées les années précédentes par nos inspecteurs et DASEN. Nous ne pouvons que déplorer les refus systématiques
opposés cette année au niveau rectoral.
Dans la pratique des EDA, les liens avec les partenaires (associations de prévention de la maltraitance, réseaux de soins, conférences sur les EIP, sur les troubles dys, les troubles de la conduite, l’autisme, etc) sont indispensables. Ces journées nous permettent de toujours réactualiser nos connaissances au profit des élèves que nous voyons, d’affiner nos outils, de tisser des liens avec les différents partenaires hors Education Nationale et ainsi d’accompagner les élèves de façon optimale. Nous prenons sur notre temps libre pour nous former. Mais certaines formations ne se font que sur temps scolaire, et nous n’avons pas alors la possibilité de choix de la date. Pour plusieurs de ces journées, nous recevons l’invitation des partenaires avec lesquels nous travaillons étroitement (ARS, centres référents, CRA, pôle de psychiatrie infanto juvénile etc).

Concernant la formation au WISC-V du 21 juin proposée par les ECPA, les psychologues EDA déplorent le refus de pouvoir participer à cette journée animée par des psychologues de l’INS HEA, des psychologues et des neuropsychologues ayant créé ce nouvel outil. Nos bilans, que ce soit pour les CDOEASD ou les
MDA/MDPH, comportent fréquemment une partie psychométrique faite le plus souvent avec l’outil WISC.

Concernant cette CAPA, même si nous sommes conscients des calendriers contraints de chacun, l’avancement de la date avec l’arrivée tardive des documents n’a pas facilité le travail des commissaires paritaires. Pour l’accès à la HC, l’absence de contingent rend les choses difficiles pour accompagner au
mieux les collègues. Par ailleurs, nous remarquons que les collègues promus à la H.C. seraient ceux qui ont le plus d’ancienneté conformément à l’esprit des textes et de PPCR. Nous rappelons notre demande concernant les néo-directeurs de CIO afin qu’ils et elles accèdent à la hors-classe hors contingent. Cela
concerne un petit nombre de collègues, il nous semble que l’effort financier ne mettrait pas en péril l’équilibre budgétaire du ministère.

Concernant la classe exceptionnelle, nous rappelons que la FSU porte la revendication d’un rythme unique de progression pour tous. Tous.tes les psychologues n’auront pas accès à la classe exceptionnelle durant leur carrière, seule une minorité en bénéficiera, ce qui crée une inégalité importante dans la profession. Le SNUIppFSU et le SNES-FSU s’opposent à la notion de mérite avancée par l’administration. Comment croire que le mérite puisse être juste et objectivement mesuré pour promouvoir ou écarter les collègues de l’accès à la hors classe ou à la classe exceptionnelle alors que les avis littéraux dont nous avons connaissance se ressemblent et qu’ils peuvent varier de satisfaisant à excellent pour une même personne en fonction de l’évaluateur (DASEN, Recteur). Quelle est la valeur de l’appréciation donnée quand les collègues EDA n’ont pas été inspectés depuis longtemps (moyenne d’une inspection chez les psychologues : 7 ans) et que les inspecteurs ne les connaissent pas (pas de rapports d’activité demandés ni de réunions régulières RASED ou pôle de ressource) ? Les critères d’accès pour le vivier 1 ne sont pas opérants pour le corps des PsyEN. L’ancienneté dans la fonction de psychologue n’est pas prise en compte : par exemple un directeur d’école devenu psychologue depuis peu de temps pourra prétendre au vivier 1 quand un psychologue ayant de nombreuses années d’ancienneté en sera écarté. De plus, les années d’exercice en éducation prioritaire avant 1990 quand il n’y avait pas encore d’indemnité en EP ne sont pas prises en compte.

En ce qui concerne les EDO, dans quasi toutes les académies l’exercice en zone prioritaire ne compte pas, même lorsque les collègues ont touché la NBI. Les critères d’accès au vivier 1 de la classe exceptionnelle comportent des fonctions qui n’ont pas de lien avec le travail d’un psychologue : direction d’école, conseil pédagogique.... Pourquoi favoriser des psychologues qui ont eu ce parcours par rapport à des psychologues qui ont une carrière plus longue ? Le vivier 1 de la classe exceptionnelle va se tarir très vite une fois promus les DCIO et les collègues exerçant en EP ou ayant assuré une fonction de direction d’école. Le corps des PsyEN va très rapidement perdre des promotions et rendre impossible l’accès à la classe exceptionnelle. Il est nécessaire de respecter les textes en ce qui concerne « l’exercice en EP » et d’assouplir les règles d’accès au vivier 1

Compte rendu CAPA