23 janvier 2022

Actualité académique

Déclaration préalable comité technique académique de Rennes

M. le Recteur,

Le 13 janvier, plus de la moitié des personnels de l’académie se sont mis en grève pour dire leur épuisement et leur exaspération et demander les moyens humains et matériels pour faire face à la crise sanitaire et tout simplement continuer à faire leurs métiers.

Il y avait, aussi dans cette mobilisation, l’expression très claire d’un rejet du mépris des
personnels affiché par le ministre J-M Blanquer.

M. le Recteur, vous vous êtes, à deux reprises dans la presse régionale, fait l’écho de cette parole ministérielle déconnectée du réel. Votre souci de tenir un discours optimiste gommant les difficultés a été très mal perçu dans les écoles et les établissements.

Quand vous affirmez dans le Télégramme en décembre que vous ne voyez pas ce qu’on
appelle le « malaise enseignant » et que les enseignants bretons sont « heureux » parce que « l’académie est très attractive » ou encore qu’il n’y a pas de dégradation du climat scolaire ni d’augmentation des violences ou des incivilités, nous n’avons pas le sentiment de vivre dans la même académie. Vos propres chiffres indiquent l’an passé une augmentation de 216% des fiches SST, de 48% des signalements d’atteintes physiques contre les personnels dans le 1er degré remontés dans « faits établissement » ! Et tous les indicateurs des Risques Psycho-Sociaux sont dans le rouge.

Quand vous expliquez dans le Ouest-France, la semaine dernière, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, qu’il n’y a pas de « bazar » dans les établissements... alors même que les vies scolaires sont débordées par la gestion des cas contacts, que les directrices et directeurs, les IEN ou les chefs d’établissements doivent se dépêtrer pour expliquer aux parents les protocoles évolutifs du jour pour le lendemain... et que toutes les classes sont perturbées par des allers-retours d’élèves, vos déclarations sont perçues, au mieux comme un déni de réalité, au pire comme une provocation.

M. le Recteur, vous le savez, les personnels de l’académie de Rennes sont très engagés pour la réussite de leurs élèves. Ils attendent donc au minimum de leur Recteur, un soutien qui passe d’abord par une reconnaissance de la réalité de leurs conditions de travail.