23 janvier 2022

Actualité académique

Déclaration préalable de la FSU au Comité technique académique du 20 janvier 2022

Déclaration préalable de la FSU au Comité technique académique du 20 janvier (…)

M. le Recteur,

La préparation de la rentrée dans l’académie présente bien des paradoxes. L’amélioration prévue de l’encadrement, augmentation du P/E et du H/E, à la faveur d’une baisse démographique pourrait être un motif de satisfaction, si elle ne se faisait pas au détriment des conditions d’entrée dans le métier de nos collègues stagiaires qui vont se retrouver à temps plein devant les élèves en septembre.

Dans le 1er degré, la dotation de 10 postes pour l’académie ne permettra pas de recréer des postes de remplaçants titulaires, dont on a pu que constater le manque criant depuis 2 ans. Elle ne permettra pas d’engager les moyens pour permettre une inclusion des élèves en situation de handicap dans des conditions correctes, passant par la création de dispositifs ULIS en nombre suffisant par exemple. Cela ne permettra pas de pallier le manque de dispositifs ULIS public alors que certains secteurs n’en proposent pas dans l’enseignement public. Elle ne permettra pas non plus de compléter les RASED avec des postes de maîtres E ou G en nombre suffisant alors que plus que jamais les élèves vont avoir besoin de soutien après ces deux années de crise.

De plus, après 5 années de réduction des moyens, le second degré retrouve une situation équivalente à celle de la rentrée 2018, alors que la pandémie est passée par là et que les inégalités, sociales, éducatives et aujourd’hui sanitaires ont explosé. Aucune création de postes de Psy-EN, d’assistantes sociales ni d’infirmières quand les besoins sociaux et éducatifs des élèves sont énormes. Les 8 créations de postes de CPE sont les bienvenues mais ne pourront compenser les manques liés à l’accroissement -l’explosion même en pleine crise sanitaire- du travail des vies scolaires d’une part et à l’augmentation du nombre d’établissements dans l’académie ces dernières années.

La "transformation de la Voie professionnelle" voulue par Jean-Michel Blanquer et que la FSU avait dénoncée dès le début, atteint malheureusement ses objectifs dans notre académie : réduction des dotations aux lycées professionnels, baisse des effectifs d’élèves et développement de l’apprentissage.

Le mépris affiché par J-M Blanquer qui annonce le protocole sanitaire depuis Ibiza, dans un article payant du Parisien, est un affront à l’ensemble des personnels. Au-delà du symbole désastreux d’un ministre arrogant en bout de course, c’est bien la politique fondamentalement inégalitaire qui est menée depuis 5 ans qui lui est reprochée, par les enseignants, les parents, voire les élèves eux-mêmes.

Ce n’est pas J-M Blanquer qui a maintenu les écoles ouvertes, ce sont les personnels à tous les niveaux, parce qu’ils et elles sont engagées dans leur métiers et convaincues du rôle irremplaçable de l’école et du service public d’éducation.

Le 13 janvier, plus de la moitié des enseignants de l’académie étaient en grève, rappelant qu’on ne peut balayer leur engagement d’un revers de main méprisant. La reconnaissance de cet engagement doit se concrétiser par un plan pluriannuel de recrutement.

Mais le déclassement salarial et le gel du point d’indice pèsent de plus en plus lourd, surtout quand ils se conjuguent avec une dégradation des conditions de travail.

Après le 13 janvier, la « journée administrative morte » du 14 janvier -pour protester contre la loi 3DS et son article 41 qui menace de désorganiser le fonctionnement des EPLE en plaçant les adjoints-gestionnaires sous l’autorité fonctionnelle des collectivités locale- a été très suivie, aujourd’hui, de nombreux collègues étaient encore dans l’action et la semaine prochaine, la FSU les appelle de nouveau à rejoindre la journée intersyndicale pour les salaires et les conditions de travail, le 27 janvier.

Suite à la mobilisation du 13 janvier, le ministère a annoncé l’ouverture de plus de 800 postes sur liste complémentaire. Des négociations sont actuellement en cours entre le ministère et les OS pour en définir la répartition par académie. Nous vous demandons donc de recruter ces collègues dès que possible, y compris ceux qui sont actuellement sous statut de contractuel.

Les besoins sont urgents. L’école craque