26 novembre 2022

Actualité académique

Déclaration préalable de la FSU CTA 22 novembre 2022

M. le Recteur, Mesdames Messieurs,

Ce CTA de « bilan de rentrée » se tient alors que le premier trimestre de l’année scolaire touche à sa fin. Il fut un temps où il avait lieu en octobre avant les vacances d’automne... Mais s’il s’est trouvé décalé, à la demande des représentants des personnels, c’est notamment parce que les personnels sont actuellement engagés dans une lutte contre la réforme de la voie professionnelle voulue par le président Macron.

En effet, les 18 octobre et 17 novembre, nombre de PLP étaient en grève pour s’opposer à la nouvelle réforme de la voie pro annoncée fin août. Cette transformation se présente comme structurelle et surtout expresse en l’absence totale d’écoute des enseignant.e.s sur le terrain.

Ce n’est pas l’annonce de pseudo-concertations, dont les conclusions sont écrites avant même que les groupes de « travail » se soient réunis qui trompera les collègues. Les éléments socles de la réforme n’étant pas négociables selon la ministre, notre détermination à lutter contre ce projet mortifère pour l’enseignement professionnel ne faiblira pas. Pour justifier cette attaque contre la voie professionnelle sous statut scolaire, la ministre la compare artificiellement à celle de l’apprentissage, oubliant au passage que cette dernière ne diplôme que 41% des entrants en Bac professionnel et passant sous silence que 30 % des jeunes débutant un apprentissage pré-bac finissent en décrochage scolaire. Cette réforme ne poursuit qu’un objectif : propulser 1/3 de la jeunesse sur des emplois précaires désertés par les actifs du fait des conditions de travail et de salaire déplorables.

Sur ces questions le silence assourdissant du ministre de l’Education qui sans cesse renvoie les questions concernant les LP à la ministre déléguée à la formation professionnelle, Carole Grandjean, est révélateur d’une exclusion de fait de l’EN.

La marginalisation de l’enseignement professionnel se traduit également par le projet de carte des formations présenté. Mais peut-on encore parler de carte des formations quand il ne s’agit que de deux ouvertures déjà présentées l’an passé et d’une transformation ?

Pourtant le bilan de l’orientation montre une augmentation nette des demandes d’orientation vers la voie professionnelle, qui se lit également dans les constats de rentrée.

Sur le plan des effectifs, la baisse attendue se poursuit mais elle est moindre que prévu et touche davantage le réseau privé que le réseau public. Cette baisse pourrait être l’occasion d’améliorer les taux d’encadrement des élèves pour favoriser leur réussite tout en améliorant les conditions de travail des personnels, mais on sait d’ores et déjà que 2000 suppressions de postes sont prévues pour le budget 2023.

Ce sont singulièrement les élèves les plus fragiles qui subissent les politiques inégalitaires menées. L’absence d’un véritable statut et d’une rémunération digne conduit à un manque d’AESH pour prendre en charge les élèves en situation de handicap. Au sortir de SEGPA ou d’ULIS trop d’élèves se retrouvent sans aucune solution. Est-il acceptable en 2022 qu’un grand nombre d’élèves post 3e n’aient aucune place pour continuer leur parcours dans une formation professionnelle à temps plein plus sécurisante pour les élèves les plus fragiles dans un établissement public ?

De la même manière, ce sont les personnels les plus fragiles du ministère qui sont les plus malmenés... et qui se retrouvent privés de fait de la possibilité de s’exprimer à l’occasion des élections professionnelles de décembre. Le choix de ne pas adresser les notices de vote aux AESH à leur domicile conduira nombre d’entre elles à ne pas pouvoir participer aussi facilement que les autres. De la diffusion des notices à l’envoi du matériel de vote en paquet dans les écoles et les établissements en passant par les difficultés de connexion, tout semble être effectué pour dissuader les personnels de voter.

La FSU est depuis toujours engagée pour les personnels, elle continuera à se battre pour le service public d’éducation et appelle les personnels à participer massivement aux élections professionnelles de décembre.