8 juin 2021

Actualité académique

Déclaration préalable FSU Comité technique académique de Rennes

Déclaration préalable FSU Comité technique académique de Rennes

CTA du 8 juin 2021

M. le Recteur, Mesdames, Messieurs,

Le fait que nous puissions nous retrouver aujourd’hui autour de cette table est sans doute un signe positif qui montre que nous nous acheminons, nous l’espérons tous, vers une sortie de crise.

Il est temps car l’année scolaire qui vient de s’écouler a été éprouvante pour tous les personnels de l’Education nationale, plus encore que l’année précédente qui s’était déroulée normalement jusqu’en mars... Nous n’allons pas revenir aujourd’hui sur la gestion hasardeuse du ministre qui s’est longtemps enfermé dans le déni de la circulation du virus dans les établissements scolaires et qui a donc tardé à prendre les mesures nécessaires. Nous ne referons pas non plus l’historique des différents protocoles qui se sont succédés et des conséquences qu’ils ont eus pour les personnels chargés de les mettre en œuvre, en particulier les directrices et directeurs d’école. Le résultat est là, nos élèves ont été accueilli le plus possible, les apprentissages se sont poursuivis au mieux mais les personnels sont épuisés et ont hâte de retrouver un cadre plus serein, même si on peut craindre que la rentrée se fasse encore visages masqués.
Ce comité technique consacré traditionnellement, à cette période de l’année, à l’examen du bilan social et du projet de plan académique de formation se veut un temps fort du dialogue social consacré à l’accompagnement des personnels, la « GRH ». Pendant longtemps, il ouvrait une période d’échanges riches entre les services du Rectorat et les représentants des personnels qui travaillaient pour préparer le mouvement intra académique, des échanges similaires ayant lieu dans les DSDEN pour le 1er degré. Ce travail assurait une parfaite transparence dans les opérations de carrière. Le gouvernement a décidé d’y mettre fin pour aller vers une individualisation du rapport entre l’administration et l’agent et fragiliser dans le même temps les garanties collectives et le rôle des organisations syndicales. Mais cette individualisation est impossible à l’échelle d’un ministère comme le nôtre, et cela n’aboutit qu’à jeter de l’opacité et de la méfiance… générant demain des tensions qui nuisent au travail d’équipe. Dès cette année, l’absence de connaissance des barres du mouvement de 2020 a conduit les candidats à faire des choix en aveugle… C’est une dégradation sans précédent des stratégies de mobilité. Et ce n’est pas toute la bonne volonté académique qui sera mise dans l’application de la feuille de route RH dictée par le ministère qui permettra d’aller « vers plus de transparence pour un meilleur accompagnement » puisque c’est précisément l’inverse qui a été mis en place. Il n’a pas échappé au ministre que l’œuvre d’Orwell était tombé cette année dans le domaine public…

Mais la FSU reste déterminée à agir, avec tous les moyens qui sont à sa disposition pour défendre les valeurs du service public et les personnels qui en ont la charge.

C’est pourquoi nous sommes attachés au travail qui peut être mené dans les instances qui restent et dans les GT qui permettent de rentrer plus précisément dans le détail de dossiers spécifiques, comme celui qui aboutit aujourd’hui au projet de revalorisation de la grille de rémunération des contractuels CDI de la filière administrative. Nous portons d’ailleurs une demande similaire d’échanges pour une refonte de la grille indiciaire des AESH.

C’est pourquoi également, nous défendons des conditions de travail et une formation améliorée pour nos collègues. Le bilan social et le PAF nous donnent des indicateurs intéressants et permettent de mesurer les attentes et les progrès à réaliser. Le rapport de situation comparé, annexé depuis 2019 au bilan social, permet de pointer des écarts qu’il est possible de résorber. Le plan d’action national doit être décliné et mis en place dans notre académie.

M. le Recteur, personne n’est dupe de l’opération de « reconquête » lancée par le ministre vis-à-vis des enseignants avec le « Grenelle » en vue des échéances de 2022. Mais outre qu’il oublie de nombreux métiers de l’éducation nationale de la jeunesse et des sports, il se leurre, et leurre le président Macron, en pensant que cette opération de communication lui permettra de regagner la confiance des enseignants. Il doit entendre ce que les personnels veulent pour le service public d’Éducation du 21e siècle : un service public renforcé, avec des moyens et des personnels revalorisés. dans l’intérêt de la réussite de tous les élèves et de la lutte contre les inégalités.