1er mars 2022

Actualité académique

Déclaration préalable FSU CTA du 1er mars 2022

M. le Recteur,

Alors que la pandémie semble décliner, les tensions internationales prennent le relais et pèsent sur tous les esprits. La FSU est en lien avec le STESU, le principal syndicat enseignant ukrainien et exprime sa solidarité avec le peuple ukrainien dans son ensemble.

A l’échelle de notre académie, ce CTA extraordinaire examine des dossiers qui ont déjà été étudiés dans des groupes de travail. Si certains ajustements ont pu être obtenus à la marge, d’autres restent à étudier aujourd’hui et la FSU fera des propositions. Cependant la FSU continue à contester le nouveau cadre de la Loi de Transformation de la Fonction Publique qui a mis fin aux principes de transparence et de gestion collective qui régissait les opérations de carrière des fonctionnaires depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Sous couvert de modernisation, c’est un retour en arrière de 75 ans qui a été effectué. Personne n’est dupe sur les arrières pensées qui ont présidé à cette transformation, mais les conséquences n’en en pas encore été complètement mesurées.

Quelles que soient les belles proclamations de la « feuille de route RH » académique ou des « lignes directrices de gestion » que nous étudions aujourd’hui, les mutations et les promotions se font désormais dans une opacité totale pour les personnels concernés. L’absence d’information sur les barèmes d’attribution des postes ou des promotions commence déjà à générer de la tension dans les équipes et des risques psycho-sociaux pour les agents. La dégradation du pouvoir d’achat accentuée par le gel du point d’indice cristallise encore davantage les tensions autour des promotions.

L’individualisation des carrières est fondamentalement incompatible avec la culture de l’éducation nationale, et avec l’essence même de nos métiers où la prise en charge des élèves est par nature collective. La dégradation des collectifs de travail ruine la confiance et ne sera pas sans conséquence sur les élèves. Le gouvernement en porte l’entière responsabilité.

Puisqu’il est question de manque de transparence, la FSU regrette que les documents censés présenter une nouvelle étape de revalorisation indemnitaire de la filière administrative soient aussi flous et par trop impressionnistes. Cela ne peut que poser des questions sur les motifs de cette imprécision. La FSU regrette que la revalorisation pour les personnels de catégorie C n’ait pas été étudiée en même temps. Alors que l’éducation devrait être au centre des débats de la campagne présidentielle, parce qu’elle est un investissement pour le futur, parce que c’est la jeunesse qui devra relever les défis du XXIe siècle, elle en occupe la portion congrue. Au mieux ignorée, au pire instrumentalisée pour flatter les penchants les plus réactionnaires ou donner des gages de modernité libérale. Les ballons d’essais sur la suppression du CAPES ou l’expérimentation de Marseille dans le 1er degré donnent une idée de ce à quoi pourrait ressembler un nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Le recrutement local et l’autonomie renforcée des établissements ne pourront qu’aboutir à creuser encore plus les inégalités entre les territoires et entre les classes sociales.

La FSU ne se résout pas à cette fatalité, elle porte l’ambition d’un service public de l’éducation émancipateur pour toutes et tous, avec des personnels reconnus et revalorisés.