Mardi 9 octobre, on a pu assister à une mobilisation qui n’était pas ridicule : entre 4 et 5000 manifestants à Rennes, mais pour autant elle n’a pas été à la hauteur des enjeux de la période. Il y a pourtant de quoi s’indigner et se révolter, sortir de sa réserve, renoncer au fatalisme pour les raisons qui suivent :
1. la remise en cause du système de retraites qui répond à la volonté de diminuer le montant des pensions et conduire à terme vers un système par capitalisation,
2. la politique catastrophique de santé qui conduit à étouffer notamment les services hospitaliers,
3. plus généralement la volonté de déposséder les partenaires sociaux de la gestion de la protection sociale,
4. la réforme des lycées, qui après celle des collèges, vise à réduire le nombre d’heures enseignées et de postes enseignants, à limiter le nombre d’étudiants et les budgets de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche,
5. le mépris des corps intermédiaires, des syndicats, des associations, des collectivités locales au profit d’une gestion hyper centralisée et autoritaire du pays,
6. l’absence d’une véritable politique économique « verte » alors que le gouvernement reste soumis aux intérêts du ’’complexe’’ agro-chimico-industriel et malgré les discours de façade,
7. la gestion des flux migratoires qui s’apparente à celle pratiquée, par exemple en Italie que Macron pourtant ne se prive pas de critiquer au nom d’une hypocrite philosophie humaniste.
Plus généralement, toutes les études le démontrent, les sociétés occidentales continuent de s’enrichir alors que les inégalités croissent, les bénéfices vont aux riches et surtout aux très riches, le patrimoine se concentre de plus en plus entre quelques mains par un retour au modèle des débuts du XX°s. Les riches ont ’’fait sécession’’, refusent l’impôt et la solidarité, se replient derrière leurs murailles d’or. Le résultat actuel, c’est la montée de l’extrême-droite qui table sur le discours culturel et civilisationnel, alors que c’est par l’action syndicale et les réponses socio-économiques qu’il faut imaginer la société de demain.