La circulaire du 4 mai 2020 relative à la réouverture des écoles et établissements prévoyait qu’à partir du 11 mai, les élèves pouvaient bénéficier, sur le temps scolaire, d’activités sportives et culturelles mises en place par les collectivités ou des associations. L’objectif de cette « offre éducative » est de « répondre aux enjeux de remobilisation des enfants et des jeunes » à l’issue de la période de confinement.
Ces activités peuvent être suivies par tous les élèves quelle que soit leur situation : à l’école en présentiel, en dispositif d’accueil d’enfant de personnel prioritaire, à la maison en « continuité pédagogique ».
C’est ce dispositif qui porte le nom de 2S2C, pour Sport, Santé, Culture et Civisme, et qui a été doté de la rondelette enveloppe de 250 millions d’Euros pour sa mise en place.

Sur le site du ministère des sports ce dispositif semble se présenter en complémentarité avec l’école. Mais sous couvert de s’inquiéter des effets du confinement sur l’accès au sport et aux activités culturelles des élèves des milieux les plus défavorisés, le ministre Blanquer avance là aussi ses pions dans la construction de son école de l’après crise sanitaire.

Interrogé au Sénat le 19 mai dernier sur sa préparation de la rentrée scolaire 2020/2021, J.M. Blanquer a déclaré : « Nous avons à penser une place supplémentaire du sport et de la culture à l’école » avant de préciser sa pensée : « Une contrainte forte peut nous amener à une évolution positive car on avait déjà l’objectif de développer la place du sport et de la culture. Ce qui préfigure cela c’est le 2S2C ».
Il indique enfin vouloir imaginer « une école nouvelle » avec « une place plus importante du sport et de la culture, une juste place pour le numérique, une nouvelle organisation du temps ».
Le ministre ne s’en cache donc pas : il s’agit pour lui de dessaisir progressivement l’école des enseignements d’EPS et des disciplines artistiques pour les confier à des acteurs externes (collectivités, associations....entreprises ??) et ainsi faire de la place pour l’apprentissage de ce qu’il appelle « les fondamentaux ».

Après avoir porté atteinte à l’égalité républicaine devant l’accès à l’enseignement supérieur, détruit le baccalauréat en tant que diplôme national, le ministre Blanquer fait de la crise sanitaire une aubaine pour « reconstruire » son école ultra-libérale, une école du chacun pour soi.

Pour en savoir plus : Lire l’article du café pédagogique du 20 mai.
Lirel’interview de notre camarade Bruno Cremonesi du SNEP-FSU
Voir la vidéo du SNEP-FSU Bordeaux