Alors que le gouvernement de Michel Barnier prépare un budget d’austérité, on découvre, sans surprise, que la Fonction publique est dans le viseur, avec en premier lieu l’Éducation Nationale qui devrait rendre 4 000 emplois d’enseignantes au titre de la baisse démographique. Pourtant, dans le Second degré, il manque plus de 43 000 postes pour retrouver le taux d’encadrement de 2006, avant les suppressions massives des années Sarkozy. L’ancien président n’a jamais caché son mépris pour les enseignantes qui ne travailleraient que « six mois par an »... Et il a trouvé un digne successeur en la personne de Guillaume Kasbarian, le ministre en charge de la Fonction publique qui s’est empressé de féliciter Elon Musk, nommé par Donald Trump pour démanteler l’État fédéral américain... On n’est pas loin de le voir poser avec une tronçonneuse aux côtés du président argentin libertarien Javier Milei !
Dans l’immédiat, il a commencé par s’attaquer aux congés maladie en mettant en avant un « absentéisme » des fonctionnaires fondés sur des chiffres mensongers. Les trois jours de carence et le plafonnement à 90 % des congés maladies constituent une double peine pour les collègues les plus fragiles, particulièrement dans le contexte de déclassement salarial que nous connaissons. La suppression de la GIPA, contrepartie du gel du point d’indice, va dans le même sens. Il ne s’agit plus seulement d’une absence de revalorisation, mais d’une baisse nette du pouvoir d’achat.
Face à ces mesures injustes et vexatoires, la mobilisation est nécessaire. Le gouvernement est plus fragile que jamais, menacé de toutes parts du fait d’arbitrages politiques minoritaires rejetés par la majorité de la population. L’exemple de la lutte contre le « choc des savoirs », réforme en passe d’être annulée par le Conseil d’État, montre que la mobilisation paie quand on est en mesure d’imposer un rapport de force suffisant. Nous le montrerons ensemble dès le 5 décembre.
MATTHIEU MAHÉO
Secrétaire général du SNES‐FSU Bretagne
Rennes, lundi 25 novembre 2024
Éditorial extrait du SNES Bretagne n°169 - novembre-décembre