Après l’annonce du président Macron de l’ouverture des écoles alors que le Conseil Scientifique préconisait d’attendre le mois de septembre, après le calendrier échelonné annoncé dans la précipitation par notre ministre Jean-Michel Blanquer, sans avancée vers un protocole sanitaire et pédagogique national, le corps enseignant attendait enfin de la clarté de la part du Premier Ministre Edouard Philippe. A l’issue de l’allocution d’hier, c’est au contraire les interrogations qui nous assaillent.
Concernant le second degré, les annonces de notre ministre sont démenties : aux élèves les plus jeunes, les sixièmes et les cinquièmes de rentrer les premiers. Quid des élèves de 4e et de 3e ? Pour les lycéen.ne.s, la question sera étudiée fin mai.

Au sujet des conditions sanitaires :
On nous annonce des masques obligatoires et fournis pour les enseignant.e.s.
On nous annonce des masques obligatoires pour les élèves, fournis à ceux et celles qui n’auraient pas pu s’en procurer...
Ces masques fournis par qui ? En quelle quantité ?
On nous annonce des groupes avec un maximum de 15 élèves alors que tous les autres rassemblements dans les lieux publics ou privés sont limités à 10 personnes.
On ne nous annonce rien de précis sur la mise à disposition de gel hydroalcoolique.
On tait complètement le rôle du médecin scolaire, des infirmier.e.s, des PSY-EN...
L’organisation du transport scolaire est, semble-t-il, déléguée aux collectivités régionales tout comme la restauration, la désinfection des locaux.
Tout ceci ne constitue en rien une garantie sanitaire ! Le SNES-FSU demande toujours que soit élaboré un véritable protocole au niveau national avec des temps dédiés en CHSCTA, en CHSCTD et dans les établissements à la mise en application locale.
En laissant le choix aux familles de mettre ou non leurs enfants au collège, le gouvernement montre qu’il est incapable d’assurer la sécurité de tous.

Sur le plan pédagogique :
En permettant de scolariser les enfants les plus jeunes, on pourrait penser qu’il s’agit de faire cours en présentiel aux élèves les moins autonomes mais comment ne pas voir dans ce choix la remise au travail de leurs parents ? L’introduction du discours portant sur le risque d’écroulement de l’économie ne laisse guère de doute sur la motivation.
Dès lors que certains élèves seront en classe pendant que d’autres suivront les cours en ligne, comment imaginer un processus pédagogique efficient ?
Le cumul d’un enseignement à distance et en présentiel est inenvisageable tant il implique une charge de travail démesurée.
Quelle organisation pour permettre à la fois un accueil continu des enfants de soignants, la constitution de groupes à effectifs réduits et pour obéir aux contraintes sanitaires de distanciation physique ?
Ne perdons pas le sens que doit avoir l’école !

Au niveau du lycée, le maintien de l’épreuve orale de français du bac pour les élèves de première perd toute légitimité. Comment, en trois semaines maximum, si les conditions le permettent dans toutes les régions de France, préparer les élèves à cette épreuve programmée fin juin ?
Le SNES-FSU réaffirme que cette session doit être supprimée.

Beaucoup de questions demeurent également au niveau des personnels : possibilités de se faire tester, prise en compte des problèmes de santé avec la possibilité de ne pas se rendre en établissement, possibilité de rester à la maison pour garde d’enfants, présence et rôles essentiels des infirmier.e.s scolaires, des PSY-EN, des AED, des AESH, protection de tous les agents, augmentation de la charge de travail des agents d’entretien du fait de la désinfection des locaux ...

D’ici le 11 mai, le SNES-FSU continuera à œuvrer pour obtenir un protocole national avec des exigences pédagogiques et sanitaires protégeant les personnels et les élèves.

Le SNES-FSU 35 reste présent pour vous accompagner. snes35@rennes.snes.edu
Nous vous demandons de nous faire remonter les inquiétudes exprimées dans les équipes de vos établissements et toutes les propositions ou décisions prises localement qui vous interpellent..., notamment en assistant à l’HIS inter-établissements prévue la semaine prochaine.