L’incitation de la direction de l’enseignement catholique à des débats sur le « mariage pour tous » dans les établissements scolaires du réseau privé catholique, amène le SNES-Bretagne à rappeler quelques principes importants.
Les débats avec les élèves sur les sujets qui traversent la société sont tout à fait légitimes au lycée par exemple dans le cadre des cours d’ECJS (éducation civique juridique et sociale) ou de SES (sciences économiques et sociales), séances encadrées par les enseignants qualifiés et formés pour mener de telles discussions. La lutte contre toute forme de discrimination est partie intégrante des programmes scolaires et peut être abordée selon plusieurs thématiques : le projet de loi voulu par le gouvernement peut être une occasion d’approfondir avec les lycéens l’évolution sociétale de la famille, les familles homoparentales ou l’homophobie. Les enseignants veillent à la tenue des échanges entre élèves. Ils condamnent et interdisent tout propos discriminant ou homophobe. Il convient de rappeler que les lycéens sont en pleine construction de leur identité et que certains grandissent dans des familles homoparentales.
Des organisations syndicales de l’enseignement privé ont certes rappelé leur attachement à la neutralité de leurs interventions devant les élèves, mais d’autres enseignants, animés par leurs convictions religieuses, ont en revanche publiquement pris position contre « le mariage pour tous ». Les commentaires apportés par la direction de l’enseignement catholique dans le courrier destiné aux chefs d’établissement (« Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme ») alertent par ailleurs sur la partialité de l’enseignement catholique dans l’organisation de tels débats.
A quelques jours d’une mobilisation citoyenne contre le projet de loi, le SNES-FSU condamne toute tentative de débat, tel que le commande la direction de l’enseignement catholique, dont l’effet recherché pourrait être une adhésion des élèves et de leur famille à l’action du dimanche 13 janvier.
Faut-il rappeler que la jeunesse est sensible aux valeurs de solidarité, de tolérance et d’égalité ? Elle continuera sans nul doute à affirmer ces principes et à déjouer toutes manipulations.
Le SNES-Bretagne tient à souligner que cette polémique, dont l’Eglise catholique porte la responsabilité, révèle avant tout que le réseau d’enseignement privé défend bel et bien des valeurs qui lui sont propres.
Alors que le rectorat et les collectivités territoriales se complaisent dans une gestion en complémentarité des deux réseaux, la mission d’enseignement déléguée au réseau privé confessionnel garde de solides différences avec celle du réseau public gratuit et laïque.
Pourtant ces dernières années, plusieurs familles n’ont pas eu d’autre choix que d’inscrire leur enfant dans le réseau privé faute de places dans un établissement public de secteur. La montée en puissance des effectifs scolaires en Bretagne jusque 2030 au moins, nécessite sans plus attendre la construction de nouveaux collèges et lycées publics pour répondre à la volonté des familles d’accéder au service public gratuit et non confessionnel, véritable choix revendiqué par des familles toujours plus nombreuses.
Afin de garantir à toutes les familles l’accès à un établissement public de proximité, les autorités académiques et les collectivités territoriales doivent au plus vite se concerter et programmer la construction de nouveaux établissements publics.