Le 5 mai dernier, Jean-Michel Blanquer a annoncé que les épreuves écrites de philosophie du bac 2021 sont maintenues mais que si la note de contrôle continu est meilleure, elle viendra remplacer la note terminale.
Cette décision révèle un mépris vis à vis du travail des enseignants : « Corrige ton bac d’abord ! Pour la note, on s’en occupe… ». Les professeurs de philosophie se trouvent insidieusement destitués de leurs prérogatives de correcteurs : amenés à corriger dans un délai très court des copies, dans une version numérique imposée, et dont la note attribuée ne sera peut-être pas prise en compte.
Depuis la reprise en présentiel, dans plusieurs établissements d’Ille-et-Vilaine, les lycéens se mobilisent pour dénoncer les inégalités face à la préparation des épreuves du bac. Durant des mois, le SNES-FSU n’a cessé d’alerter le ministère sur la question des examens. Le refus de Jean-Michel Blanquer d’anticiper sur le sujet pour permettre une adaptation des épreuves conduit à cette situation insupportable.
Les lycéens ressentent un fort sentiment d’injustice, d’inégalité entre établissements, entre élèves et descendent dans la rue pour réclamer l’annulation de toutes les épreuves terminales.
Hier, ils étaient plusieurs centaines à répondre aux appels des syndicats lycéens. Par exemple à Redon https://www.ouest-france.fr/bretagn... ou encore à Rennes https://www.ouest-france.fr/bretagn...
Le SNES-FSU s’élève contre l’entêtement du ministre à maintenir l’épreuve du Grand Oral, le totem du bac Blanquer. L’aménagement proposé à la marge ne permet pas la prise en compte des disparités dans la préparation des élèves ! Avec un enseignement hybride qui dure, avec les programmes à poursuivre, sans temps dédié à la formation à cet exercice inédit, avec des classes qui ferment, il est évident que les lycéens ne seront pas prêts et que dans ces conditions une évaluation n’aurait pas de sens !
Voici l’analyse du SNES-FSU sur l’Epreuve Anticipée de Français et les demandes d’aménagement de l’épreuve de philosophie qui avaient été faites par le SNES-FSU.
Quant au DNB, aucune annonce ministérielle : la situation du collège est passée sous silence ! C’est oublier que les élèves ont connu une année tronquée en classe de quatrième, que des collèges d’Ille et Vilaine ont mis en place un enseignement hybride d’octobre à avril 2021 pour pouvoir respecter le protocole sanitaire. Cette rupture d’égalité doit être prise en considération.
Ces deux années de crise nous montrent bien combien la valeur nationale des examens est mise à mal ! Combien la réforme du bac Blanquer elle-même fragilise ce caractère national du diplôme.
Le SNES-FSU continuera à se battre pour le retour en force d’une authentique évaluation terminale.