20 octobre 2023

Actualité académique

Formation continue : compte rendu du groupe de travail rectorat - syndicats.

Mercredi 11 octobre se tenait au rectorat un groupe de travail consacré aux nouvelles modalités d’organisation de la formation continue pour l’année 2023-2024.

Étaient présentes, pour le rectorat, la secrétaire générale adjointe, directrice des ressources humaines, Anne-Sophie Rault, et la directrice de l’École académique de la formation continue (EAFC), Camille Dappoigny. Pour les OS, étaient présentes, outre la FSU (SNES, SNUIPP et SNUEP), la CGT Educ’action, Sud Éducation, le SGEN et l’UNSA.
Le groupe de travail a été ouvert par la secrétaire générale adjointe qui a commencé par rendre hommage à notre camarade Frédérique Lalys, décédée la veille.

Ce groupe de travail fait suite aux échanges qui avaient eu lieu en CSA au printemps dernier et avait comme objectif de présenter la nouvelle organisation de la formation continue et la nouvelle plateforme d’abonnement aux formations, Sofia-FMO. Les annonces du ministre à la fin de l’été sur la nécessité de faire passer la formation continue hors temps devant élèves ont eu des conséquences sur le travail du rectorat et conduit à la nécessité de repenser l’organisation de la formation pour cette année 2023-2024.

Point sur le fonctionnement de la nouvelle plateforme SOFIA-FMO

Le rectorat a commencé par présenter la nouvelle interface d’accès aux dispositifs de formation continue (Sofia-FMO) en rappelant le fonctionnement sur la base d’abonnements. Cette campagne d’abonnement unique (il n’y aura pas de nouvelle campagne abonnement ou de formations qui apparaîtraient au fil de l’eau au cours de l’année) a connu quelques difficultés en début d’année, des agentes ne pouvant pas accéder avec leur adresse académique à cette plateforme. Ces incidents sont en cours de résolution par la DSI et la campagne d’abonnement a été prolongée jusqu’au 15 octobre.

Les nouvelles modalités d’inscription à la formation continue s’appuient sur une distinction entre abonnement aux formations, qui marque un intérêt du ou de la collègue pour la formation, et l’inscription aux formations. L’abonnement est ouvert à toutes et tous et n’est pas limité. Les agentes qui se sont abonnées à une formation recevront ensuite, au minimum 7 semaines avant la tenue de la formation, les dates et l’organisation de la formation sur leur mail académique. Ils disposeront alors d’un délai de 5 jours pour s’inscrire à la formation. Un message sera alors envoyé à leur supérieure hiérarchique (le ou la cheffe d’établissement dans le second degré) qui devra valider l’inscription à la formation dans un délai de 3 jours en précisant dans quel cadre il autorise le départ en formation. L’absence de réponse passé ce délai aura valeur d’accord.

L’organisation de la formation continue à partir de cette année

Le rectorat a ensuite présenté ce qu’il estime être un double défi : concilier une formation continue ambitieuse et l’absence de perte d’heures d’apprentissage pour les élèves. Il nous a été annoncé que l’objectif du rectorat n’était pas que les formations aient lieu hors temps scolaire. L’objectif du rectorat apparaît ainsi de proposer quelques formations hors temps scolaires, mais surtout de mettre en place un dispositif qui permette aux collègues de partir en formation sur temps scolaire tout en garantissant les heures dues aux élèves. Si le rectorat ne dispose d’aucun objectif chiffré sur les formations pendants les vacances scolaires, il doit respecter l’objectif ministériel de réduire l’effet des formations sur les temps d’apprentissage des élèves. A la rentrée 2024, aucune formation ne devra avoir d’effet sur le temps d’apprentissage des élèves avec deux étapes intermédiaires : au 1er semestre (jusqu’au vacances de février) l’objectif est d’1/3 des formations hors temps scolaire et de 50 % au 2e semestre (jusqu’à fin août). Pour le rectorat : soit on invente, soit on subit.

Pour le rectorat, l’une des solutions pour permettre le départ en formation est de donner de la visibilité dans le temps aux personnels de direction pour qu’ils puissent trouver des solutions pour assurer les heures dues aux élèves. Ainsi, les responsables de formation se sont vus demandés d’allonger le délai entre la date de la formation et la date d’information aux collègues de leur participation. Il devra donc y avoir un délai minimum de 7 semaines entre l’information et la tenue de la formation et un délai minimum de 3 semaines entre l’arrivée de l’ordre de mission et la tenue de la formation. Pour le rectorat il s’agit d’un des leviers pour s’assurer que des solutions puissent être trouvées dans l’établissement pour éviter les pertes d’heures pour le élèves.
La deuxième solution pour le rectorat est de placer certaines formations en fin de journée ou sur des jours de vacances scolaires. Le rectorat annonce que les formations en fin de journée ne concerneront que des formations de type webinaires dont le sujet et les contenus s’y prêtent. Toute les formations qui ont un caractère obligatoire pour les enseignants auront lieu sur le temps scolaire.
Il y aura aussi des offres de formation pendant les vacances scolaires. Pour le rectorat il s’agit de proposer des offres de formation intéressantes pour les collègues, programmées le plus tôt possible (cela ne se fera donc que sur les vacances d’hiver et de printemps) pour que les collègues puissent s’organiser.

Nos réactions à ces nouvelles modalités d’organisation de la formation continue

Sur la plateforme en elle-même, nous avons noté que son ergonomie posait question, les collègues ayant du mal à voir s’afficher les différentes formations proposées et ne pouvant accéder à la liste des formations pour lesquelles ils se sont déjà abonnés.
Surtout, nous avons fait remarquer que la traque aux heures perdues induite par la nouvelle organisation commençait déjà à avoir des conséquences importantes sur des dispositifs pédagogiques qui fonctionnent (dispositifs d’ouverture culturelle, sorties pédagogiques, ...). Nous avons fait remonter les fortes inégalités qui se faisaient jour selon les établissements, la diligence de certaines chef.fes d’établissement pour ne plus autoriser les absences pour formation posant question.

Nous avons pointé que toutes les modalités d’organisation proposées reposent sur du travail supplémentaire pour les collègues : soit en remplaçant des collègues pour qu’ils ou elles partent en formation, soit en s’auto-remplaçant, soit en se formant sur les temps de soirée ou les vacances des élèves. Nous avons rappelé que les enseignantes travaillent déjà 43h par semaine pour plus de la moitié d’entre eux et que les vacances scolaires étaient déjà un temps de travail pour les collègues. Nous avons redit que ces nouvelles modalités allaient se traduire par une intensification du travail enseignant dans un contexte de déclassement de la profession. Nous avons insisté sur la fatigue des collègues face à ces changements incessants et sur l’augmentation de la charge de travail que ces nouvelles modalités allaient induire ou sur les pertes de possibilité d’accès à la formation continue.

Le GT s’est terminé par la présentation d’un questionnaire encore en version de travail à destination des enseignantes sur la formation continue. Le rectorat est demandeur du retour des OS sur la formulation des questions. Nous nous sommes engagés à faire un retour au rectorat pour la rentrée des vacances d’automne.

Compte rendu réalisé par Kevin Hédé