26 novembre 2022

Actualité académique

GT Baccalauréats Général et Technologique : Bilan 2022 et perspectives 2023

Compte rendu

Un groupe de travail était réuni ce lundi 21 novembre 2022 pour faire le bilan de l’organisation de la session 2022 du baccalauréat GT dans l’académie de Rennes, et le point sur la session 2023. Seules la FSU, la CGT et la CFDT étaient présentes, FO, SUD et l’UNSA ayant choisi, comme l’an passé, de ne pas venir.

Le SNES-FSU a indiqué en préalable que ce temps d’échange était important pour comprendre l’organisation du BAC, faire remonter les difficultés et chercher des améliorations. Le SNES a rappelé son opposition au BAC Blanquer et sa demande d’un retour à des épreuves terminales en juin.

C’est Vincent Larzul, secrétaire général adjoint du Rectorat en charge de l’organisation scolaire, qui pilotait la réunion. La présentation préparée par le rectorat était néanmoins assurée par le chef de la Division des Examens et Concours (DEC), Eric Gélineau-Asseray, parfois complétée par son adjointe, Christine Riou.

Bilan 2022 : des défauts majeurs de communication, pour la DEC comme pour le Ministère

Après avoir constaté que les conditions étaient évidemment meilleures pour l’organisation des épreuves en 2022 qu’à la session précédente, Eric Gélineau-Asseray a indiqué que plusieurs points avaient tout de même posé problème, à commencer par le calendrier. Le développement de l’application Cyclades n’étant pas achevé, la livraison de certains modules a mis en difficulté la DEC pour l’organisation des inscriptions et épreuves de la session 2022, décalant d’un mois le calendrier initialement envisagé. Par ailleurs, les annonces tardives du MEN (que tous les personnels subissent de façon récurrente depuis 2017) ont amplifié les retards dans l’organisation.

Principale conséquence, la DEC reconnaît que sa communication à destination des établissements et des collègues a été fortement dégradée l’an passé.

Enfin, le report des épreuves de spécialité en mai a accru un peu plus la complexité de cette session 2022, notamment en ce qui concerne les viviers de correcteurs et correctrices. Dans certaines disciplines (notamment lettres, éco-g, langues), la DEC souligne un épuisement du vivier, avec une sur-sollicitation des enseignant•es. Elle a conscience de la situation tendue en philosophie et ne parvient pas à descendre à moins de 130 copies par correcteur en philosophie.

Pour cette session 2023, l’application Cyclades intègre déjà certains modules essentiels pour les inscriptions, et les notes de service sont sorties plus tôt qu’auparavant, ce qui donne plus de facilité à la DEC pour son travail préparatoire.

Aménagement des épreuves : une hausse constante des demandes

En 2022, 10269 demandes d’aménagement d’épreuves ont été validées auprès de la DEC, pour tous les examens et concours. Cela représente une hausse de 12 % par rapport à la session précédente, une progression du même ordre que les années précédentes. 3296 demandes concernaient les baccalauréats Général et Technologique. La dualité des procédures disponibles (simplifiée ou complète) rend la gestion de ces demandes nettement plus complexe. Beaucoup d’allers-retours sont nécessaires entre famille, praticiens de santé et Éducation Nationale.

Pour mesurer la progression du nombre de demandes d’aménagements d’épreuves, le Rectorat a comparé la session 2022 à celle de 2019 :
*- + 45 % de demandes de tiers-temps
*- + 40 % d’aides humaines
*- + 56 % d’aides informatiques
*- + 800 % de sujets adaptés = texte agrandi (multiplication par 9 en trois ans)

Pour la DEC, une inquiétude concerne les demandes d’aménagements pour les épreuves qui ne sont pas mis en place dans la pratique quotidienne de l’élève. L’avis des équipes pédagogiques pour les aménagements d’examens sont parfois en incohérence avec ce qui est fait pour la scolarité de l’élève, comme la mise en place de tiers-temps à l’oral ou l’utilisation de PC pour l’examen.

Exemple de souci posé pour une épreuve orale : un tiers-temps accordé à un élève qui n’aurait pas de lenteur spécifique à l’oral risque d’augmenter le volume global de questions de la part de l’examinateur qui DOIT tenir la durée adaptée de l’épreuve.

La DEC mesure bien qu’il peut y avoir des pressions importantes de la part de certaines familles pour ajouter des adaptations auprès des établissements, mais cela peut parfois desservir l’élève.

Les adaptations sont particulièrement complexes pour les établissements (nombre de salles démultiplié, volume de surveillance) qui ne maîtrisent pas toujours l’ensemble des demandes. La DEC a organisé début novembre une réunion d’information en visioconférence pour les secrétaires d’établissements, afin de bien revoir chacune des étapes de l’organisation (accompagnement des familles pour les inscriptions, mise en place des épreuves, ...). Le format a été enregistré et rediffusé aux établissements pour celles et ceux qui n’avaient pu suivre la séance en direct.

Organisation des épreuves de Grand Oral : des améliorations par rapport à la session 2021

En 2022, 1656 examinatrices et examinateurs ont été répartis dans 828 commissions.

Plusieurs défauts de la session 2021 ont été a priori corrigés en 2022. Concernant les personnes convoquées, la DEC a fait attention à ne pas reconvoquer en volume trop important des professeur•es d’EPS et professeur•es documentalistes, et a contrario à faire venir plus de professeur•es de spécialité.

Au Grand Oral, le nombre de candidat•es a été ramené à 10 par jour au maximum, contre 12 voire 13 l’an passé. Par ailleurs, la DEC nous a assuré avoir plafonné le nombre de jours de convocations à 4 par examinateur. La FSU a fait remonter des dysfonctionnements marginaux à ce sujet. La DEC incite pour la session 2023 les collègues qui seraient concerné•es par plus de 4 journées pour le Grand Oral à se tourner vers elle pour rectifier cela. La FSU a porté la demande que les examinateurs ne soient pas convoqués trop loin de leurs domiciles. La DEC a répondu qu’elle essayait d’éviter de les convoquer à plus de 50 km mais que la priorité était de limiter les déplacements des candidats.

Un souci rencontré par la DEC concernant la mise en place des jurys provient d’erreurs de saisies par les établissements lors de l’édition des VS des enseignant•es. En effet, les intitulés de disciplines correspondant aux heures enseignées étant parfois erronés, cela induit des erreurs pour la DEC lors du lancement de l’algorithme de mise en place automatisée des jurys par l’application IMAGIN.

Pour éviter cela, la DEC fait chaque année un gros travail de corrections manuelles, en s’appuyant sur des enquêtes faites auprès des établissements (qui enseigne quoi ?). C’est un surplus de travail tant pour le Rectorat que pour les établissements, mais qui est à ce jour hélas nécessaire, même si les chef•fes d’établissements regrettent que l’on les sollicite pour ces enquêtes annuelles.

Le taux de remplacement des examinatrices et examinateurs d’épreuves était en légère hausse pour 2022 à environ 20 %, dans un contexte marqué en juin par un regain épidémique de Covid-19.

La FSU a demandé un bilan listant combien de commissions ont été rattachées à chaque spécialité, ainsi que le nombre de candidatures liées, afin de mesurer si le ratio était à peu près équilibré. La DEC s’est engagée à nous fournir cette information. Mme Riou a indiqué que certaines spécialités avec très peu de candidat•es, ou la spécialité HLP (avec les collègues de philosophie et de lettres déjà convoqués par ailleurs) étaient probablement sous représentées au Grand Oral.

Correction de copies

Concernant la numérisation des copies, quelques soucis ont été remontés concernant des copies mal anonymisées ou mal scannées. Nous avons interrogé la DEC sur la co-correction de copies (épreuves de spécialité maths-sc-physique en STI2D) : il n’y a pas eu de retour spécifique à ce propos. En enseignement scientifique, les corrections de copies de candidats libre n’étaient faites que par un enseignant•e (pour 3 disciplines concernées), et selon le contenu du sujet, des évaluateurs se sont déclarés inaptes à corriger. Peu de plaintes de collègues concernant la correction elle-même.

Les recours de famille concernant les notes restent importants (plusieurs centaines).

Le forfait de 4 demi-journées de correction sera bien maintenu pour la session 2023 pour les épreuves de spécialité.

Phase d’harmonisation et jurys de délibération

Concernant la remontée des notes de contrôle continu, le transfert des notes du LSL vers Cyclades a été compliqué, avec plus de 2000 notes manquantes le vendredi avant la tenue des délibérations. L’ouverture par la DEC s’est faite un peu avant l’année passée, mais reste très tardive. Seuls deux établissements de l’académie n’ont pas pu éditer les plans de secours (édition papier de toutes les notes) pour les jurys.

Les établissements ont fait le constat que les universitaires étaient plus impliqués dans leurs rôles de président•es de jurys. La DEC avait en amont des délibérations organisé une réunion avec l’ensemble de ces personnes et compte reproduire cette procédure.

La FSU a interpellé la DEC concernant l’harmonisation des notes des enseignements de spécialité, rappelant les écarts de note important qui ont été remontés par certains correcteurs et le mécontentement légitime des collègues qui ont découvert que leurs notes avaient été modifiées. La DEC n’est pas en mesure d’indiquer le nombre de notes modifiées, mais demandera la mise en place d’une procédure pour la session 2023 permettant de le cibler (via un procès verbal d’harmonisation). Selon la DEC, ces inquiétudes viennent aussi du gain de transparence : l’application de correction permet désormais de constater la réévaluation de certaines notes, ce qui ne se faisait pas auparavant. Les décisions ont bien été du fait des commissions d’harmonisation, qui comportaient bien dans l’académie de Rennes à la fois des IPR et des collègues enseignant•es, ce qui n’est pas le cas partout.

Session 2023

Le calendrier académique des épreuves du baccalauréat sera diffusé la semaine du 28 novembre. Il comporte en détail les dates concernant les épreuves orales et épreuves pratiques non fixés à ce jour par le BO. Les écrits de spécialités auront lieu du 20 au 22 mars prochain, avec une remontée pour ParcourSup prévue le 11 avril.

La phase d’inscription est terminée pour les classes de terminale et démarre pour celles de première.

Nouveauté 2023 concernant l’attestation de langue vivante : un calcul automatique sera fait au niveau du LSL, libérant cette charge de travail pour les personnels.

Le Rectorat a mis en place un groupe de travail réunissant la DEC et des représentants de plusieurs établissements pour identifier des axes d’amélioration concernant :
 le calendrier des opérations
 la création d’un espace documentaire à destination des établissements (dont la plateforme reste à définir)
 l’envoi début février de l’affectation en établissement des candidat•es pour les épreuves écrites de spécialité. Cela permettra dès la fin février d’éditer les convocations avec des précisions sur la salle d’épreuves.

La DEC a rappelé que l’organisation des épreuves pour les candidats individuels (n’ayant pas de notes au contrôle continu) prend énormément de temps (9 personnes mobilisées durant près de 3 semaines en mai), pour un volume de candidatures relativement faible et un taux de présence de l’ordre de 10 % aux épreuves.

Concernant le calendrier de convocation des personnels, la DEC estime avoir plus de marge que l’an passé, mais ne garantit pas que les documents soient envoyés avec beaucoup plus d’avance que l’an passé.

La FSU a rappelé en conclusion que la tenue d’un tel groupe de travail était important pour les personnels concerné•es au premier chef par l’organisation des épreuves de baccalauréat. Elle a redit que le calendrier actuel avec les épreuves de spécialité en mars n’était pas tenable et qu’on avait constaté une démobilisation importante des élèves après les EDS l’an passé. Un bilan sera nécessaire et il est important que les échanges puissent se poursuivre à tous les niveaux.