Nous prenons la parole au nom des organisations syndicales des personnels de l’Éducation : FSU, CGT Éducation, SGEN CFDT, UNSA, Sud Éducation.
3 ans après l’assassinat de Samuel Paty, nous voici de nouveau réunies pour exprimer notre stupeur, notre désarroi et notre immense tristesse face à la mort de Dominique Bernard, professeur de français à Arras, victime d’un acte terroriste, assassiné sur son lieu de travail, dans son lycée, parce qu’il était enseignant, comme nous toutes et tous.
Nous ne le connaissions pas, mais il était comme nombre d’entre nous un enseignant au service de la jeunesse. Il exerçait son métier pour éduquer, former, construire le futur citoyen, éclairé et en capacité de comprendre le monde qui l’entoure.
Aujourd’hui nous pensons d’abord à sa famille, à ses proches, à ses élèves, à ses collègues et à l’ensemble de la communauté éducative de la cité scolaire Gambetta-Carnot. Nous pensons fort aux collègues blessés dans cette attaque et leur adressons tous nos vœux de rétablissement.
Nous sommes aujourd’hui meurtries. L’école ne doit pas devenir une cible pour ce qu’elle représente : un lieu d’émancipation par les savoirs, permettant à chaque élève d’entrevoir une porte, un avenir quel que soit son milieu d’origine.
Les organisations syndicales ici présentes condamnent ce nouvel acte de barbarie contre un enseignant. Elles rappellent leur attachement aux valeurs de la République et au principe de laïcité, à une école émancipatrice pour tous et toutes. Elles condamnent également toutes les tentatives de récupération politique qui n’auraient pour objectif que d’attiser la haine.
Aujourd’hui encore, en France, en 2023, trois ans presque jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un professeur peut être assassiné pour ce qu’il représente et parce qu’il fait simplement son travail. C’est insupportable ! L’école doit être protégée de toute attaque et de toute dérive.
Cette période de deuil et d’hommages à nos collègues Samuel Paty et Dominique Bernard, assassinés tous deux parce qu’ils faisaient leur métier, ne peut rester sans suite. Ce métier est le nôtre, un métier que nous faisons toutes et tous ici pour transmettre des savoirs, pour apprendre à grandir, à travailler et à échanger avec les autres en acceptant la différence, pour émanciper par les connaissances, pour libérer des carcans par l’esprit critique. Par-delà l’appréhension qui nous saisit, nous continuerons à l’exercer toujours avec détermination et fierté pour opposer à l’obscurantisme notre confiance en la jeunesse et en l’humanité.