Les résultats du mouvement intra 2023 ont été diffusés ce jeudi 15 juin via i-prof : l’analyse du SNES-FSU.
Le Rectorat a diffusé ce jeudi 15 juin les résultats du mouvement intra académique 2023. Alors que les procédures de mutations continuent, avec la phase de recours et les affectations provisoires (titulaires en ATP, TZR, non-titulaires et stagiaires), faisons un premier bilan de cet intra 2023.
Comprendre son résultat : un luxe ?
Le fonctionnement actuel, mis en place depuis 2020 avec la loi de transformation de la Fonction Publique d’Olivier Dussopt, rend toujours compliqué de comprendre vraiment sa situation. En effet, il faut souvent se contenter d’un laconique message sur i-prof indiquant son résultat d’affectation, et éventuellement le motif de non affectation sur son vœu numéro 1. Au-delà, les gestionnaires de la DPE fournissent rarement des explications, a fortiori s’il s’agit de demandes de postes spécifiques.
Positivons néanmoins : le Rectorat de Rennes fournit deux bilans assez détaillés (statistiques globales et barres d’affectations). En cela, il ne fait certes que suivre les consignes des textes réglementaires, mais toutes les académies ne respectent pas forcément le cadre. C’est bien le SNES académique qui est resté vigilant sur ce point, rappelant à l’administration ses obligations au printemps 2020 alors que rien n’était fourni à l’issue du mouvement. C’est encore le SNES qui a obtenu depuis 2021 la publication de certaines barres communes en sus des barres départementales, afin de gagner en transparence.
Des flux en baisse
Le bilan statistique de ce mouvement est implacable : moins de postes, moins de candidatures, moins de flux. Depuis le mouvement 2017, le nombre de participant
es au mouvement est en repli de plus de 12 %. Quant au volume de mutations, il s’est effondré de 27,5 %. Cette année, 2556 demandes (110 de moins en un an) ont abouties à 818 mutations pour le second degré public. Pour la première fois depuis au moins 10 ans, moins de 3 collègues sur 10 ont obtenu une mutation si l’on observe les disciplines hors PLP.Mouvement intra | Nb participant | esNb muté | es
---|---|---|
2023 | 2556 | 818 |
2022 | 2666 | 851 |
2021 | 2767 | 901 |
2020 | 2870 | 980 |
2019 | 2813 | 955 |
2018 | 2916 | 1057 |
2017 | 2923 | 1128 (pré FPMA*) |
*Formation Paritaire Mixte Académique : instance où les projets de mouvement étaient corrigés et améliorés avec l’intervention des organisations syndicales
Cette tendance est frappante. Si la démographie scolaire est à la baisse sur trois des quatre départements bretons, et si la concurrence avec le privé confessionnel restreint plus fortement qu’ailleurs le nombre de postes disponibles, la Bretagne a subi de plein fouet les politiques publiques voulues depuis 2017 par Emmanuel Macron. Restriction de la politique d’éducation prioritaire, réforme de la formation initiale, réforme du lycée : le taux d’encadrement des élèves n’a fait que baisser depuis 6 ans, avec pour première conséquence une baisse du nombre de titulaires dans le second degré, en Bretagne comme sur toute la France.
Des variations selon les disciplines
Dans le détail, les variations sont évidemment importantes selon les disciplines. Plus les effectifs sont restreints, plus les fluctuations peuvent être importantes d’une année à l’autre.
Cette année, avec 50 collègues mutés sur 113 demandes, la situation s’est améliorée en éducation, même si on reste en deçà des taux de 2021. En philosophie ou dans les trois spécialités d’éco-gestion (disciplines avec nombre de postes vacants avant mouvement), les taux de mutation dépassent même les 80 %.
Le ratio de collègues mutés est par contre très faible dans plusieurs disciplines scientifiques (SVT, Physique-Chimie), en deçà des 20 %. Pour les disciplines à très gros effectifs (maths, anglais, HG, lettres modernes), la situation continue de se dégrader, avec un collègue sur quatre seulement qui obtient sa mutation.
Barres : la grande envolée
Cela se traduit par des hausses impressionnantes sur certaines barres, voire… à l’absence de barres ! Ainsi, aucune mutation n’a eu lieu sur les ZR du Finistère en anglais, ni dans le Morbihan en Lettres Modernes. Quant aux barres, lorsqu’elles sont fournies par le Rectorat (s’il y a plus d’une mutation sur la zone donnée), elles descendent rarement sous les 500 points pour les postes fixes. C’est plus souvent les Côtes d’Armor, moins demandées, qui possèdent les barres les plus faibles.
La suite
Le mouvement est loin d’être fini pour certains collègues et les services de la DPE.
Il est possible de contester votre affectation (ou non affectation) au mouvement 2023 en déposant un recours via Colibris. Le SNES et la FSU sont là pour vous accompagner dans cette procédure.
Jusqu’au 23 juin, il est aussi possible pour les TZR de fournir à la DPE de nouvelles préférences pour les affectations dans leur Zone de Remplacement à la rentrée prochaine. Les listes de BMP seront prochainement fournies par la DIVE à la DPE, qui diffusera entre les 7 et 10 juillet prochain le premier projet d’affectations en ZR (TZR et non-titulaires).