Les résultats du mouvement intra 2024 ont été diffusés mardi 11 juin via i-prof : l’analyse du SNES-FSU.
Le Rectorat a diffusé mardi 11 juin les résultats du mouvement intra académique 2024. Alors que les procédures de mutations continuent, avec la phase de recours et les affectations provisoires (titulaires en ATP, TZR, non-titulaires et stagiaires), faisons un premier bilan de cet intra 2024.
Comprendre son résultat : un luxe ?
Le fonctionnement actuel, mis en place depuis 2020 avec la loi de transformation de la Fonction Publique d’Olivier Dussopt, rend toujours compliqué de comprendre vraiment sa situation. En effet, il faut souvent se contenter d’un laconique message sur i-prof indiquant son résultat d’affectation, et éventuellement le motif de non affectation sur son vœu numéro 1. Au-delà, les gestionnaires de la DPE fournissent rarement des explications, a fortiori s’il s’agit de demandes de postes spécifiques.
Le Rectorat de Rennes fournit certes deux bilans assez détaillés (statistiques globales et barres d’affectations), mais il ne fait, en cela, que suivre les consignes des textes réglementaires, même si toutes les académies ne respectent pas forcément le cadre. C’est bien le SNES académique qui est resté vigilant sur ce point, rappelant à l’administration ses obligations au printemps 2020 alors que rien n’était fourni à l’issue du mouvement. Le rectorat n’a par contre pas publié cette année les barres communes dont le SNES avait obtenu, depuis 2021, la publication dans les communes où plusieurs mutations ont été réalisées. Ces barres, publiées en plus des barres départementales, permettent de gagner en transparence et de renforcer l’information aux collègues en éclairant les résultats de chacun. Nous intervenons pour réclamer leur publication.
Des flux en baisse
Le bilan statistique de ce mouvement est, comme l’année dernière, implacable : moins de postes, moins de candidatures, moins de flux. Depuis le mouvement 2017, le nombre de participant
es au mouvement est en repli de plus de 18 %. Quant au volume de mutations, il s’est effondré de 33%. Cette année, 2378 demandes (178 de moins en un an) ont abouti à 754 mutations pour le second degré public. Comme l’année dernière c’est même moins de 3 collègues sur 10 qui ont obtenu une mutation si l’on observe les disciplines hors PLP (646 mutations pour 2220 demandes).Mouvement intra | Nb participant | esNb muté | es
---|---|---|
2024 | 2378 | 754 |
2023 | 2556 | 818 |
2022 | 2666 | 851 |
2021 | 2767 | 901 |
2020 | 2870 | 980 |
2019 | 2813 | 955 |
2018 | 2916 | 1057 |
2017 | 2923 | 1128 (pré FPMA*) |
*Formation Paritaire Mixte Académique : instance où les projets de mouvement étaient corrigés et améliorés avec l’intervention des organisations syndicales
Cette tendance est frappante. Si la démographie scolaire est à la baisse sur trois des quatre départements bretons, et si la concurrence avec le privé confessionnel restreint plus fortement qu’ailleurs le nombre de postes disponibles, la Bretagne a subi de plein fouet les politiques publiques voulues depuis 2017 par Emmanuel Macron. Restriction de la politique d’éducation prioritaire, réforme de la formation initiale, réforme du lycée : le taux d’encadrement des élèves n’a fait que baisser depuis 6 ans, avec pour première conséquence une baisse du nombre de titulaires dans le second degré, en Bretagne comme sur toute la France.
Des variations selon les disciplines
Dans le détail, les variations sont évidemment importantes selon les disciplines. Plus les effectifs sont restreints, plus les fluctuations peuvent être importantes d’une année à l’autre.
La situation se maintien en éducation, avec 46 collègues mutés sur 109 demandes, même si on reste en deçà des taux de 2021, tout comme dans les spécialités d’éco-gestion où les taux de mutation dépassent les 50%.
En technologie et en SSI la situation s’améliore, avec des taux de mutation supérieurs à 60%
Pour les disciplines à très gros effectifs (Maths, Anglais, HG, Physique-Chimie, Lettres Modernes), la situation est toujours très dégradée, avec à peine un collègue sur quatre seulement qui obtient sa mutation. Elle devient alarmante en SVT où le taux de mutation continue de chuter avec seulement 13,8% de demandeurs satisfaits (18 mutations pour 130 demandes !).
Barres : la grande envolée
Cela se traduit par des hausses impressionnantes sur certaines barres, voire… à l’absence de barres ! Ainsi, aucune mutation n’a eu lieu sur les ZR du Finistère et du Morbihan en Anglais, ni dans le Finistère et les Côtes d’Armor en Lettres Modernes. En SVT, aucune des barres n’est communiquée pour les ZR du 22, du 29 et du 35 et il fallait plus de 1296,2 points pour obtenir un poste dans le 56 ! En Histoire-Géographie, il fallait cette année plus de 800 points pour obtenir un poste fixe en Ille-et-Vilaine et aucune affectation n’a été prononcée en ZR dans le département.
Dans les autres disciplines, les barres, lorsqu’elles sont fournies par le Rectorat (s’il y a plus d’une mutation sur la zone donnée), descendent rarement sous les 400 points pour les postes fixes. C’est plus souvent les Côtes d’Armor, moins demandées, qui possèdent les barres les plus faibles.
A noter que pour le moment, le rectorat n’a diffusé aucune des barres communes dans les principales disciplines qu’elle diffusait depuis 2021. Nous interviendrons auprès du rectorat pour obtenir ces barres, dès lors que plusieurs mutations ont été effectuées dans la commune.
La suite
Le mouvement est loin d’être fini pour certains collègues et les services de la DPE.
Il est possible de contester votre affectation (ou non affectation) au mouvement 2024 en déposant un recours via Colibris. Le SNES et la FSU sont là pour vous accompagner dans cette procédure.
Jusqu’au 21 juin, il est aussi possible pour les TZR de fournir à la DPE de nouvelles préférences pour les affectations dans leur Zone de Remplacement à la rentrée prochaine. Les listes de BMP seront prochainement fournies par la DIVE à la DPE, qui diffusera entre les 8 et 11 juillet prochain le premier projet d’affectations en ZR (TZR et non-titulaires).