La France ne dépense pas suffisamment pour son système scolaire, les moyens alloués aux élèves sont inférieurs à ceux des grands pays OCDE, son université est sous dotée, les enseignant
e s sont sous payé.e.s et de plus en plus méprisé e s.La dépense intérieure d’éducation (DIE qui comprend le budget de l’Etat, des collectivités et les dépenses privées des familles et entreprises) après un pic à 7,7% du PIB en 1995/97 a baissé jusqu’en 2007 pour se stabiliser autour de 6,6% du PIB. En prix constant, elle a reculé de 3% entre 2019 et 2020 (de 165 mds à 160 mds). Et dans ce contexte, le ministre a rendu 75 M. € non utilisés !
La France est celui des pays majeurs de l’OCDE où cette DIE augmente le moins ces dernières années, partant pourtant de plus bas : ainsi de 2012 à 2018 elle a cru de 0,5% par an, au lieu de +0,9% en Allemagne, +1,3% au Royaume-Uni et aux Etats-Unis...
Le plus grave c’est que la France investit davantage auprès des élèves privilégié e s et se soucie moins des élèves en difficulté :
- Dépense globale par élève de lycée : 11140 €
- Pour un étudiant à l’université : 10440 €
- Pour un étudiant de CPGE : 15730 €
Plus édifiant encore, la distorsion dans les dépenses d’accompagnement éducatif des élèves :
- Le coût global de ces dépenses est de 32 M.€ (budget contraint) en éducation prioritaire pour 1 700 000 élèves concerné e s soit 18,80 €/élève
- L’accompagnement éducatif en CPGE représente 70 M.€ (budget non contraint et en hausse) en 2013, soit 843 €/étudiant e
- Ajoutons le coût des exonérations fiscales pour les cours particuliers (plutôt le fait des élèves de filières sélectives) : 300 M.€
Question : « qui sont vraiment les ’’assistés’’ ? »
La France n’investit donc pas assez dans l’éducation, le budget de l’Etat (malgré quelques efforts : dédoublements en maternelles, embauches d’AESH, augmentation des bourses) est insuffisant, les élèves les plus fragiles sont délaissé
e s, les inégalités sociales se perpétuent... Tout cela est inquiétant et ne permet pas de faire face avec optimisme aux défis de l’avenir.