10 juin 2020

Sections départementales

La Prime Covid-19 : une « récompense » aux mains des académies

C’est au niveau académique que le versement de cette prime exceptionnelle est confié selon un mode d’emploi défini nationalement mais avec une appréciation locale induite.
Si « le gouvernement a décidé le versement d’une prime exceptionnelle pour récompenser une implication plus forte des agents du fait de la crise », celle-ci ne sera versée exclusivement qu’à « trois populations éligibles à cette prime (plafonnée à 1000 €) ».

  • Les personnels relevant du ministère qui ont assuré l’accueil des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire :
    Le montant de la prime est modulé en fonction de la durée de participation au dispositif jusqu’à la réouverture des établissements, le décompte est réalisé par l’académie en comptant double le dimanche et en décomptant la durée par demi-journée au besoin.
    Les enseignants titulaires et contractuels, du public comme du privé, sont éligibles à la prime ainsi que les AED et AESH qui ont assuré l’accueil des enfants. Les directeurs d’école, personnels de direction, inspecteurs de circonscription, CPE relevant du ministère sont également éligibles à cette prime en suivant le même barème que les enseignants et autres personnels assurant l’accueil ;
    Le barème pour le calcul de la prime est le suivant :
    Une présence inférieure à 4 jours ne rend pas éligible au versement de la prime ;
    Entre 4 et 9,5 jours : montant de 330€ ;
    Entre 10 et 15,5 jours : montant de 660€ ;
    A partir de 16 jours : montant de 1 000€.
  • Les agents relevant du ministère réquisitionnés pour assurer des soins aux malades du COVID-19 ou l’accueil de SDF : ces agents doivent faire l’objet d’un recensement et bénéficient du niveau maximum de la prime dès lors qu’ils ont été réquisitionnés au moins 5 jours.
  • Les agents non enseignants relevant du ministère, titulaires ou contractuels, dans les rectorats, DSDEN, écoles et établissements, CFA ou GRETA ayant connu un surcroît significatif de travail quantifiable et objectivable.

Cette prime ne concernera donc pas la grande majorité des enseignants du second degré qui, durant le confinement, a consacré toute son énergie au travail à distance. Elle aussi a pourtant vu sa charge de travail augmenter et a su montrer une grande capacité d’adaptation à la situation toute particulière :

  • Nécessité d’adapter le contenu des cours aux modalités d’enseignement toutes particulières.
  • Transmission des travaux à effectuer et des modalités de réalisation.
  • Organisation et animation des classes virtuelles.
  • Communication avec les élèves, les familles.
  • Autoformation aux outils numériques, prise d’information sur les contraintes liées à la RGPD...
  • Concertation à distance avec les équipes pédagogiques, les collègues...
  • Prise de connaissance des informations données par l’administration, les inspecteurs

A cette longue liste se rajoutaient parfois des injonctions hiérarchiques supplémentaires que le SNES-FSU35 a dénoncées auprès du DASEN pour qu’il intervienne au niveau des chefs d’établissement concernés.
Les professeurs principaux, les enseignants nommés sur plusieurs établissements ont, en particulier, été grandement sollicités sur cette période.

La reprise des cours en établissement n’allège en rien cette charge de travail, bien au contraire : la charge mentale pour gérer les cours en présentiel et pour organiser le travail à distance des classes ou demi-classes ou élèves à distance est énorme.

Au niveau national, le SNES-FSU porte comme revendication le doublement de l’ISOE ainsi qu’une revalorisation indiciaire pour l’ensemble des personnels.

D’autre part, l’utilisation du matériel personnel pour un usage professionnel pose aussi problème.
Ordinateur, scanner, logiciels, ligne internet, ligne téléphone, électricité sont autant de dépenses à la charge de chaque enseignant.e.
Au niveau national, le SNES-FSU revendique une prime d’équipement pour tous les personnels de l’Education Nationale.