16 septembre 2020

Sections départementales

La réforme du lycée et ses ravages - An 2 au Lycée Beaumont de Redon

Des suppressions de postes et de spécialité
La réforme du lycée poursuit ses ravages en cette rentrée au lycée Beaumont. Cela commence par un poste en moins en Mathématiques. Le collègue, mesure de carte scolaire, a été victime de la volonté du ministre de réserver l’enseignement des Mathématiques à une « élite ». De plus, l’enseignement de spécialité NSI est voué à disparaître faute d’élèves inscrits. Les établissements du supérieur tablent en effet toujours sur les combinaisons Maths-Physique/Maths-SVT/Physique-SVT pour sélectionner leurs futurs étudiants. Les collègues enseignant la spécialité NSI ont donc suivi une formation exigeante l’an dernier pour rien alors même qu’elle les a parfois menés au bord de l’épuisement. Cette réforme reste toujours aussi difficile à comprendre, hormis si on la considère d’un point de vue comptable (suppression de postes).

Des emplois du temps lourds et des salles informatiques inaccessibles
La mise en route en cette rentrée s’est dans l’ensemble bien passée à Beaumont, les emplois du temps sont cohérents et les combinaisons de spécialités des élèves ont été respectées : l’établissement ne pose aucune limite aux combinaisons possibles. Mais cela implique une telle lourdeur dans les emplois du temps qu’il est impossible de bouger une heure ou de rattraper un cours. La pression sur les salles informatiques ou sur le CDI est par ailleurs démentielle étant donné qu’il a fallu aligner les spécialités sur certains créneaux. Bon courage aux collègues qui veulent réserver une salle informatique et tant pis si les enseignements de spécialités comme l’HGGSP impliquent que les élèves fassent de la recherche documentaire ! Par exemple, à Beaumont cette semaine, vous pouvez aller en salle informatique le lundi matin et le mercredi matin mais encore faut-il avoir vos élèves à ce moment-là et quand bien même, il n’y aura pas un poste par élève ! Il est urgent que la région prenne en compte cet état de fait et dote davantage les lycées en équipement informatique.

Des élèves victimes de la réforme
Et les élèves dans tout cela ? Même constat que l’an dernier : éclatement du groupe classe (les élèves ne sont ensemble avec leur classe qu’environ 9h par semaine), emploi du temps parfois très chargé (cours de 8h à 12h et de 13h20 à 17h30 selon les choix de spécialités), sentiment d’être des cobayes car les instructions sur le Grand Oral (pour ne citer que cela) sont on ne peut plus vagues. Certains élèves, qui avaient réussi à lier des amitiés en Première, se retrouvent dans une classe totalement différente, ce qui occasionne de la souffrance en cette rentrée déjà bien particulière. Une chose est sûre, le ministre, en validant cette réforme, n’a absolument pas pensé qu’appartenir à une classe posait un cadre structurant et rassurant pour l’élève.

Des profs en perte de sens
Les questions du professeur principal et de l’intérêt du conseil de classe dans sa forme actuelle se posent toujours. En effet, certains PP, s’ils ne sont pas enseignant du tronc commun, n’ont qu’une toute petite partie des élèves en classe. Comment assurer le suivi d’élèves quand on ne les voit qu’en AP ? Concernant les conseils de classe, du fait de l’éclatement du groupe classe, on se retrouve avec parfois 3 collègues enseignant la même spécialité et qui ne viennent que pour un tout petit nombre d’élèves ! Autant d’incohérences illustrant le fait que cette réforme a été appliquée sans tenir compte des réalités de terrain et sans penser sa mise en œuvre concrète.

Et vous ? Comment cela se passe dans vos lycées ? N’hésitez pas à faire remonter les dysfonctionnements