Le 22 mars, agir ensemble

« Le monde n’est plus comme avant ! », cette formule serinée à l’envi par le Président Macron depuis des mois, encore à un cheminot tout récemment, l’autoriserait donc à faire voler en éclats toutes les protections collectives construites depuis la Libération ?

Après le code du travail assoupli à coup d’ordonnances et avant d’ouvrir le dossier des retraites et de la protection sociale, la SNCF et plus encore le statut de ses agents seraient promis tout à trac à une réforme libérale, sans débat national et sans considération pour le service public, les enjeux environnementaux ou le devenir de territoires enclavés.

Multiplier les annonces tonitruantes sur tous les fronts comme le recours facilité à l’emploi précaire ou les plans de départ volontaire dans la fonction publique est une stratégie réfléchie du gouvernement pour créer en permanence le choc et la sidération et stigmatiser ceux qui refusent les « évolutions ». Mais le modèle de société qui se dessine ainsi n’est pas le nôtre car la valorisation des réussites individuelles, la résignation devant la montée des inégalités dans le pays, la captation des richesses au profit de quelques-uns, nous n’en voulons pas !

Parce qu’ils ont une haute idée de leurs missions d’intérêt général, les agents de la fonction publique agissent auprès du plus grand nombre, et des plus démunis en particulier, pour faire vivre la dimension sociale de la République. Les personnels du service public d’éducation s’engagent au quotidien pour permettre à tous leurs élèves d’accéder aux savoirs, pour les porter le plus loin possible dans leur poursuite d’études ou les épauler coûte que coûte dans leurs premiers mois lorsqu’ils arrivent réfugié-es en France.

L’Intersyndicale fonction publique CFTC, CGC, CGT, FAFP, FO, FSU et Solidaires appelle l’ensemble des fonctionnaires à cesser le travail le jeudi 22 mars pour défendre les missions publiques, l’emploi et le pouvoir d’achat des fonctionnaires dégradé par le gel du point d’indice, la journée de carence et le report des dernières mesures de revalorisation prévues dans PPCR. Dans notre secteur, cette volonté d’agir dans l’unité est une nouvelle étape vers une convergence des mobilisations déjà engagées dans les hôpitaux, les EHPAD et chez les retraité-es une nouvelle fois dans la rue le 15 mars. Après les étudiants, l’intersyndicale lycéenne s’engage aussi dans la contestation et mobilisera également ce 15 mars pour « l’égalité face aux études ». Alors soyons nombreux en grève et dans la rue le 22 mars pour augurer un printemps qui fera défiler toutes les générations et les salariés du privé et du public résolument acquis à plus de justice sociale.

Gwénaël Le Paih
2 mars 2018