21 septembre 2021

Sections départementales

Le projet local d’évaluation : parlons-en !

Cette rentrée en lycée est marquée par une nouvelle injonction du ministre pour adapter son nouveau Bac : il s’agit d’élaborer un projet local d’évaluation. Le SNES vous donne quelques pistes pour éviter de tomber dans le piège tendu par cette nouvelle adaptation.

Concrètement, vu que le contrôle continu compte désormais pour 40% dans le calcul du bac, il s’agit pour le ministère de maintenir un semblant d’égalité de traitement entre les élèves et entre les établissements - égalité qui, rappelons-le, était davantage effective avec le bac d’avant-Blanquer. Ainsi, il s’agit officiellement de « conforter l’égalité de traitement des élèves » et « d’harmoniser les pratiques d’évaluation » dans le cadre du contrôle continu. Pour ce faire, deux demi-journées banalisées sont prévues pour organiser le projet local d’évaluation.

Méfions-nous de ce que cache cette déclaration d’intention et ne nous laissons pas imposer un carcan contraignant et impossible à tenir dans les faits.

Ainsi, dans l’immédiat, il faut essayer au maximum de retarder la tenue des demi-journées banalisées au prétexte que nous avons besoin de temps pour nous approprier les arrêtés, décrets et autres notes de services sortis pendant l’été. De plus, le projet d’évaluation ne doit absolument pas être voté au CA (il doit simplement y être présenté) ni ne doit donner lieu à une modification du règlement intérieur (notamment pour gérer les absences des élèves aux évaluations). Certains chefs d’établissements pourraient être tentés de le faire, or, ce n’est absolument pas prévu par les textes et il faut s’y opposer fermement.

Gardons-nous également d’être trop précis lors de la rédaction de ce projet local d’évaluation (PLE). Il ne faut donner aucun nombre d’évaluations par trimestre ni se laisser contraindre par la forme qu’elles doivent prendre. Il faut donc privilégier des formulations floues du type « on pourra mener », « il est possible que », « dans la mesure du possible », etc.

Rappelons que toutes les matières ne sont pas concernées par le PLE. Tout d’abord, cela touche le cycle terminal (à savoir les Premières et les Terminales). Il ne faut donc pas que le PLE s’applique aux Secondes au prétexte d’un « choc de simplification » car ce n’est pas prévu par les textes. Les matières concernées sont celles du tronc commun (EMC compris), la spécialité abandonnée à la fin de la Première et les enseignements optionnels. Le Français, la Philosophie et les spécialités maintenues en Terminale ne sont donc pas concernés à ce jour.

Enfin, il ne faut pas se sentir obligé de suivre les instructions données par le guide de l’inspection. En effet, parmi les textes qui règlementent le PLE, on y trouve des arrêtés, des décrets, des notes de service et ce fameux guide de l’inspection. Or, ces textes se situent tous à un cran inférieur à celui de la loi. Nous sommes donc protégés par la loi qui garantit la liberté pédagogique des enseignants. Il s’agit là d’un argument de poids à utiliser en cas de nécessité. Ainsi, le guide de l’inspection, avec des exigences souvent à la limite du faisable, ne doit absolument pas servir de base de travail.

Dernier point de vigilance : accepter de se fixer un carcan trop contraignant c’est risquer de devoir faire face à des recours de parents ou d’élèves si jamais les objectifs fixés dans le projet d’évaluation ne sont pas atteints. C’est également s’exposer à un contrôle plus fort du chef d’établissement.

N’hésitez surtout pas à nous contacter pour animer vos heures d’info syndicales à ce sujet. Contactez-nous à cette adresse : snes35@rennes.snes.edu

Retrouvez également l’intégralité de l’analyse par le SNES nationale à cette adresse : https://www.snes.edu/article/contro...