Depuis quelques jours JM Blanquer et son entourage s’ingénient à nous démontrer que la suppression de 1800 postes dans l’Education nationale est une mesure positive et s’efforcent de la justifier, même en s’appuyant sur des contre-vérités.
Ainsi le secrétaire d’Etat, Olivier Dussopt parle de s’adapter à la baisse des effectifs dans le secondaire — alors qu’ils vont augmenter de 40 000 élèves à la rentrée prochaine et encore au moins jusqu’en 2022 ! Le même nous dit que ces postes supprimés ne « représentent que l’épaisseur d’un trait »...
Sauf que la réalité, c’est la disparition de 2600 postes dans le secondaire qui sera déshabillé pour couvrir les besoins du primaire (besoins tout à fait indéniables). De fait les taux d’encadrement, notamment dans les lycées vont en prendre un coup : la suppression des filières et l’indifférenciation des cours vont porter toutes les classes à 35/36 élèves de la seconde à la terminale.
Autre fadaise du gouvernement : l’augmentation du budget Education nationale de 850 M.€, soit +1,7% ... qui égale l’inflation, l’épaisseur d’un trait là aussi. Ce qui n’est pas clamé non plus, c’est que des dépenses nouvelles vont être intégrées au budget : 213 M.€ pour la prise en charge des AVS et une part (à déterminer) pour le financement du futur service national (coût estimé : 2 Mds€ par an). Donc, dans les faits le budget du ministère va baisser.
Le retour du « travailler plus, pour gagner plus » : comme les rémunérations sont quasiment immobiles depuis 2 décennies, on imposera donc aux enseignants 2 heures sup’ pour voir leurs fiches de paie augmenter (ce qui d’ailleurs n’est pas valable pour les professeurs des écoles, les professeurs documentalistes, les CPE...). Un marché de dupes.
Enfin, autre méthode pour réduire les dépenses : augmenter le nombre et la part des contractuels (déjà de 20%), enseignants exploités et sous-payés. Il se profile aussi et encore une énième réforme de la formation des enseignants : on remplacerait le statut des enseignants-stagiaires par une formation sous un statut d’enseignants-apprentis largement moins payés (800€ en M1 et 1200€ en M2). Ainsi on gagne des postes et du « pognon ».