Selon B. Le Maire, l’Etat dépense trop : le taux des prélèvements fiscaux et des cotisations sociales serait le plus élevé au monde pour assurer des dépenses sociales insupportables. Or c’est faux !

Le premier poste de dépenses de l’Etat ce sont les aides aux entreprises  : 85 Mds € d’exonérations de cotisations sociales, 7 Mds pour le Crédit d’impôt pour la Recherche, 9,5 Mds pour la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises = les ’’impôts de production’’), 4 Mds accordés au transport maritime, multitudes de niches fiscales et de subventions directes. Soit près 160 Mds € par an, soit 30% du budget de l’Etat, 7% du PIB. Le tout sans contrepartie exigée.

L’impôt sur les sociétés représente en 2024, 72 Mds € : 160 – 72 = 88 Mds € de bénéfices nets pour les entreprises qui vivent donc au crédit de l’Etat qui s’endette pour les subventionner. Ainsi la France est le pays de l’OCDE qui subventionne le plus fortement les entreprises.

Ces aides sont-elles efficaces ? Non, car jamais les effets positifs de ces mesures n’ont été démontrés par les analyses économiques. Les aides ont plutôt aidé à conforter les profits des actionnaires au détriment de l’investissement productif. Elles rendent aussi le secteur privé totalement ’’accro’’ aux aides de l’Etat.

Les conséquences : l’Etat accroît la fiscalité des ménages (sauf celle des plus riches), baisse les dépenses sociales (chômage, retraite, santé, logement...) et le budget des services publics, fiscalise la protection sociale, renonce à lutter contre les inégalités, réduit les investissements publics et la recherche, néglige l’adaptation urgente au changement climatique et ses engagements environnementaux.

Un autre financement des besoins du pays est possible. Nombre d’économistes parmi les plus sérieux, y compris des « Prix Nobel » d’économie, ont établi des modèles budgétaires alternatifs à même de crédibiliser un projet de société plus juste et plus égalitaire.

A savoir : Thomas Piketty, Julia Cagé, Michael Zemmour, Gabriel Zucman, Aurore Lalucq, Esther Duflo... qui ont toutes et tous, à travers leurs travaux, démontré largement la nécessité et la faisabilité d’autres politiques fiscales et budgétaires.