Mardi soir le Président de la République a concédé quelques pauvres mesures qui se veulent d’apaisement du mouvement social :
- hausse de 100€ du SMIC qui intègre la part déjà annoncée liée à l’inflation (gain réel +/- 75€)
- annulation de la hausse de CSG sur les retraites inférieures à 2000€
- heures supplémentaires défiscalisées
- primes salariales laissées au bon vouloir des entreprises
Mais rien n’a été dit et acté sur les salaires en général, rien sur le blocage de la rémunération des fonctionnaires, rien pour les chômeurs, les personnes en situation de précarité, les personnes handicapées, aucun plan pour le développement d’une économie verte alors que la source des emplois du futur et de la croissance soutenable se trouve là.
Le président qui a largement favorisé les plus riches et les grandes entreprises n’annonce aucune nouvelle contribution de ceux-ci à l’effort national, à la fois pour rétablir la justice fiscale et financer les mesures qu’il prévoit : évidemment pas de rétablissement de l’ISF, pas même de réforme fiscale (par exemple création d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu, prélèvement sur les gros héritages, taxe sur les transactions financières et les revenus du capital...). Rien qui cherche à rétablir le consentement des privilégiés à l’impôt, à les convaincre de contribuer à hauteur de leurs moyens. Au contraire, on continue de les encourager à l’exil fiscal et de justifier leur sécession de la communauté sociale.
Ainsi, le déficit annoncé sera sans doute supporté – il faut bien satisfaire le fétiche des 3% – par les contribuables des classes moyennes, par de nouvelles suppressions de services publics et de fonctionnaires, par le recul des investissements. Et on pourra accuser les ’’populistes’’ d’être les responsables des difficultés du pays.