Un premier exemple de la force de l’action collective : le collège de Romillé
Avant les congés d’hiver, lors de la réunion de présentation du processus d’évaluation de leur établissement par la principale, les collègues avaient clairement exprimé leur désaccord. Ce refus collectif de se plier à ces injonctions a dissuadé la cheffe d’établissement d’insister dans la démarche. Une petite victoire, certes, puisque cette évaluation sera sans doute remise à l’ordre du jour en septembre mais si dans chaque établissement, l’administration se retrouve face à un refus des équipes, elle ne pourra pas ignorer le rejet de la profession pour cette nouvelle forme de contrôle et de mise en concurrence des établissements.
Alors, comment agir concrètement sur le terrain ?
En nous réunissant pour organiser ensemble la résistance et refuser collectivement d’entrer dans la démarche.
Il est possible d’intervenir auprès de la direction, d’interpeller les parents d’élèves sur les raisons qu’il y a à prioriser, dans cette période, le travail des personnels sur les besoins immédiats des élèves et de dénoncer le fond de la démarche.
Interpellé sur le sujet par le SNPDEN, le ministre a lui-même déclaré que les établissements devaient être volontaires pour s’engager dans le processus. Si on évoque le volontariat de l’établissement, il va de soi, qu’il ne s’agit pas du seul volontariat du chef d’établissement mais bien de celui de l’ensemble des personnels.
Rappelons que la participation à ces réunions comme au conseil pédagogique ne fait pas partie de nos obligations de service.
En exprimant notre refus par courrier au recteur
Le SNES-FSU académique propose un courrier type pour que les collègues puissent clairement dire à l’administration qu’ils ne sont pas volontaires pour participer à une telle démarche d’évaluation de leur établissement.
Là où les conditions ne sont pas réunies pour obtenir l’adhésion de la majorité des collègues dans une démarche de refus, il est essentiel que les collègues siégeant dans les « comités de pilotage » soient de réels représentants de leurs collègues, qu’ils soient mandatés pour parler en leur nom.
En mettant en avant des indicateurs faisant apparaître les manques de l’institution :
- les horaires d’enseignements en groupes permettant de travailler différemment,
- le nombre d’élèves par classe,
- le non respect des notifications MDPH (manque de dispositifs ULIS, manque d’AESH)
- la présence et le nombre de personnels (orientation, santé scolaire, vies scolaires, agents d’entretien…) sur toute la semaine en rapport avec le nombre d’élèves,
- le temps de travail des enseignants par semaine (qui empêche de dégager du temps pour la concertation),
- la lourdeur de certains programmes...
nous pouvons tenter de contrer la démarche de l’intérieur, mettre un focus sur la nécessité des moyens et refuser de définir des engagements de progrès sans les moyens nécessaires pour les atteindre.
Ce n’est que par l’action collective que nous pourrons combattre cette nouvelle attaque du Service Public d’Éducation.