Le projet imaginé par Mathiot pour le lycée et le bac s’appuie sur des principes idéologiques déjà à l’oeuvre dans la réforme du collège.
Son application n’a fait que compliquer le quotidien des collègues. Réduire les apports disciplinaires, utiliser la DGH avec plus d’autonomie, résoudre localement en conseil pédagogique l’organisation cauchemardesque des enseignements semestriels et donner à cette instance le pouvoir d’harmoniser les notes du contrôle continu au bac sont des orientations qui devraient être appliquées sans trop attendre, avant que nos statuts ne soient réécrits pour permettre l’annualisation et les suppressions de postes.
Le SNES-FSU ne revendique pas pour autant le statu quo et est demandeur d’évolutions. Poursuivre la démocratisation des savoirs comme faciliter l’accès et la réussite de tous les jeunes dans le supérieur, dont le bac doit rester le 1er grade, constituent un levier puissant pour que chaque jeune trouve sa place une fois adulte dans nos sociétés de la connaissance. Mais ce projet ambitieux pour toute la jeunesse ne semble pas en phase avec le monde nouveau que le Président Macron imagine incarner : aucun effort de l’État sur les moyens nécessaires pour lutter contre les inégalités à l’École, plus encore dans certains quartiers ou territoires, n’est prévu. Les DGH pour la rentrée 2018 en sont l’illustration.
Comment répondre à l’hétérogénéité dans des classes surchargées si on supprime tout dédoublement ? Comment lever les obstacles qui brident l’ambition de certains jeunes sans l’expertise et le conseil des Psy-EN trop peu nombreux ? Comment travailler l’oral ou aborder des programmes encyclopédiques avec moins d’heures d’enseignement ? Imposons que soient traités les vrais sujets et faisons de la grève intersyndicale du 6 février et des actions qui suivront avant le 14 février un succès pour nos métiers et pour le service public d’Éducation.
Gwénaël Le Paih
Lire le SNES-Bretagne n°132 (rentrée 2018, réforme du lycée)