Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs
Avec plus de 10 millions de voix obtenues par le FN à l’élection présidentielle et plus de 50% d’abstention dimanche 10 juin pour le premier tour des législatives, les signaux d’alerte de la séquence électorale sont particulièrement clairs. Le Président de la République et sa nouvelle majorité à l’Assemblée devront les entendre et s’extraire d’un discours très clivant qui parle en priorité à ceux qui s’estiment capables de faire leur chemin dans une société individualiste valorisant la concurrence et le profit.
Pour la FSU, lutter contre les idées d’extrême droite implique de lutter contre les inégalités, les injustices sociales et les politiques libérales qui favorisent sa progression depuis des années. Pour y faire face, la FSU porte et continue de porter des propositions alternatives pour une société plus juste et plus solidaire. Elle continuera de défendre cette orientation avec les personnels et les appellera à se mobiliser contre la réforme XXL du code du travail, contre une nouvelle réforme des retraites visant à affaiblir le niveau des pensions et à remettre en cause le code des pensions constitutif de notre statut, contre le rétablissement de la journée de carence.
La FSU porte aussi un projet d’amélioration des conditions de travail et de rémunération des personnels et un projet de démocratisation du système éducatif. Il s’agit de garantir à tous les jeunes l’acquisition d’une culture commune riche et émancipatrice, les faisant accéder à un haut niveau de qualification propre à leur permettre de réussir leur vie personnelle, citoyenne et professionnelle, propre aussi à tirer l’économie du pays vers le haut.
Les personnels qui partagent cet objectif ont été confrontés ces dernières années aux effets de la montée des inégalités sociales, à une augmentation de leur charge de travail. C’est d’abord la montée des effectifs, particulièrement sensible en lycée, ce sont aussi les méthodes de gouvernance prescriptives et descendantes qui ont souvent mis à mal les collectifs de travail. En lycée professionnel, l’absence de certaines filières dans le public, contraint certains élèves à choisir l’enseignement catholique ou l’apprentissage par défaut.
En collège, l’année scolaire qui s’achève s’est caractérisée par une floraison de nouveautés : programmes, évaluation des élèves, dispositifs imposés par la réforme. Si l’engagement des uns et des autres n’a jamais fait défaut, il est grand temps de mieux prendre en compte la réalité du travail et d’entendre ce que disent les professionnels de l’éducation.
Nous demandons donc que certains chantiers initiés sous le précédent quinquennat se poursuivent et soient renforcés : revalorisation financière pour tous portant à la fois sur la valeur du point d’indice de la Fonction publique et sur la progression de carrière, plan pluriannuel d’emplois et de recrutements, plan de résorption de la précarité, amélioration de la formation initiale et continue.
Dans l’académie, les arbitrages favorables obtenus pour les CTEN doivent être élargis aux MAGE et AESH. Outre la création du corps des PSYen, une revendication du SNES et du SNUIPP-FSU, la mise en place des nouvelles carrières issues de PPCR constituera au 1/09/17 une première étape de la revalorisation de nos métiers.
Le volet évaluation des personnels appelle sans nul doute un changement des pratiques des notateurs primaires. Il y a là un levier de transformation des pratiques professionnelles pour permettre aux personnels de mieux remplir leurs missions dès lors qu’on écoute leurs attentes de formation et d’accompagnement. Monsieur le Recteur, le nouveau dispositif AD3E (accompagnement des enseignants en école ou établissement) de la formation continue doit être pensé à la main des personnels pour renouer la confiance avec les hiérarchies.
Mixité sociale, baisse des effectifs des classes, renforcement des liaisons collège-lycée et lycée-enseignement supérieur, voici quelques exemples de mesures qui seraient aussi de nature à améliorer les conditions d’étude et de travail des personnels et des élèves. Il faut aussi renforcer les vies scolaires et nous saisissons l’occasion M. le Recteur, pour vous demander de créer, dès la rentrée 2017, un second poste de CPE à temps plein au collège de Pont-l’Abbé, le plus important collège de l’académie avec près de 1000 élèves.
La question de l’autonomie des établissements doit être clarifiée pour permettre aux équipes pédagogiques d’avoir davantage de pouvoir d’agir sur leur métier, diversifier leurs pratiques et construire des projets tenant compte des publics accueillis, et non pas renforcer le pouvoir du chef d’établissement comme les politiques menées jusqu’à présent dans ce domaine l’ont fait. Pour cela, l’autonomie doit s’intégrer dans un cadrage national fort prévoyant des dédoublements et donnant des marges de manœuvre sous forme de moyens supplémentaires à la libre utilisation des équipes.
Les aménagements à la réforme du collège présentés au CSE le 8 juin maintiennent le principe d’une autonomie qui n’est pas celle des équipes, contraintes de faire des choix difficiles entre le rétablissement de dédoublements disparus avec la réforme, la possibilité de concertations ou co-interventions induites par un projet interdisciplinaire, le financement d’enseignements facultatifs (latin ou langues régionales) et le rétablissement de classes bilangues ou européennes, sans dotation supplémentaire. C’est vouloir faire beaucoup avec peu !
Les mesures annoncées ne peuvent être que provisoires et le Ministre ne pourra s’exonérer d’une discussion et d’un travail approfondis sur le Collège afin d’aboutir à une autre réforme. Si nous prenons acte des premiers bougés, la question de l’évaluation des élèves, son caractère chronophage pour les enseignants et des bulletins peu intelligibles pour les familles, sont aussi des questions urgentes à traiter.
Pour l’académie, Monsieur le Recteur, nous vous demandons au plus vite un échange sur la carte des langues et sur la carte des enseignements facultatifs, afin d’écarter tout risque de concurrence entre établissements dont les effets négatifs en termes de ségrégation scolaire et de mixité sociale seraient immédiats.
Quelques éléments sur le projet de mouvement sur lesquels, Monsieur Le Recteur, nous souhaitons attirer votre attention. En plus de nombreuses ZR fermées dans certaines disciplines, le nombre de postes en établissements laissés vacants après mouvement est sans précédent en technologie (7 postes vacants) et en STMG (22 postes vacants). Cette filière technologique tertiaire connaît parallèlement une augmentation très nette des effectifs suite aux nouvelles modalités d’affectations en fin de seconde : nous renouvelons notre demande d’une réflexion académique sur les conditions d’étude des élèves et sur les conditions de travail des personnels dans cette filière.
Plus globalement, le taux de stabilisation des TZR en établissement diminue et un entrant sur deux obtient une ZR. Pour satisfaire davantage nos collègues, il faut tout à la fois implanter plus de postes en établissement et veiller à les optimiser dans les chaînes. A ce titre, nous demandons que la possibilité de vœux groupement de communes non ordonné, avec un barème propre, soit mise à l’étude pour l’an prochain.
Nous nous félicitons que les modalités des ventilations aient été repensées par les bureaux pour éviter toute tension inutile et nous remercions nos collègues de la DPE pour cette modification dans leur pratique. Quelques autres curiosités et bizarreries sont apparues cette année, nous en débattrons dans les groupes et souhaitons qu’ils fonctionnent tous et pour tous les corps sur les mêmes règles. Enfin, les réaffectations des collègues du collège Surcouf, dont nous contestons toujours la fermeture, doivent respecter les engagements qui ont été tenus aux personnels par l’administration.
Monsieur Simon, il s’agit de votre dernier Mouvement parmi nous comme SGA-DRH. Les personnels de l’académie ont eu la chance d’avoir un DRH attentif aux individus, à leur parcours, à leur détresse parfois. Les organisations syndicales et la FSU particulièrement, perdent un interlocuteur exigeant et expert de ses dossiers qui a contribué au bon fonctionnement du dialogue social dans l’académie. Nous nous réjouissons pour nos camarades du 72 qui vont connaître votre recadrage lorsque, pour la première fois, ils vous couperont la parole en séance.
C’est aussi le dernier mouvement Intra de notre camarade Jean Charles Cavey. Elu en CA, élu en CAPA, élu à la MGEN, secrétaire syndical du CHSCTD35,... Jean Charles n’entend pas candidater pour autant sur votre poste M. Simon car il poursuit sa belle carrière de biadmissible STI2D comme heureux retraité. Il aura désormais tout le temps de réfléchir à de nouvelles contrepèteries !
Nous vous souhaitons à tous les deux le meilleur pour ce nouveau départ.
Je vous remercie.