15 janvier 2025

Actualité académique

Pourquoi la section académique du SNES-FSU Bretagne quitte X

Pourquoi la section académique du SNES-FSU Bretagne quitte X

Depuis son rachat par Elon Musk, la dégradation de X (anciennement Twitter) s’est intensifiée. Transformée en un outil politique au service de la propagande, la plateforme offre une visibilité accrue à l’extrême droite, tout en tolérant et en amplifiant des contenus haineux. Les dérives du réseau X (ex-Twitter) heurtent nombre des valeurs fondamentales que nous portons comme la tolérance, l’humanisme, les valeurs du service public, ainsi que l’intégrité scientifique et académique. C’est pourquoi avons décidé de quitter ce réseau, à l’instar de l’initiative HelloQuitX.

Le SNES-FSU, comme l’ensemble des organisations syndicales, est un vecteur d’information, pour ses syndiqués et au-delà. Il cherche naturellement à diffuser ses travaux et ses analyses. Notre communication dispose de trois leviers solides : le site web qui continue de proposer une information académique régulière, nos mails réguliers aux adhérentes dès que nous disposons d’éléments d’actualité à partager et nos publications papier qui proposent régulièrement une information posée et des analyses à l’ensemble de la profession.

C’est la volonté de relayer les analyses présentes sur ces supports qui avait conduit la section académique à être présente sur les réseaux sociaux.

Le SNES-FSU Bretagne avait ainsi ouvert son compte Twitter en 2013 à l’occasion des états généraux du Second degré organisés par le SNES-FSU national. Nous avions également ouvert une page Facebook pour élargir l’accès à nos publications.

Dès 2022 nous avons cessé d’alimenter la page Facebook en raison des politiques de gestion des données et des algorithmes du groupe Meta. Plus récemment, les conditions du rachat de Twitter par Elon Musk et son parti pris idéologique dans la réorganisation de X, nous ont posé moult questions éthiques. En ce début 2025, l’élection de Donald Trump et le rôle dévolu à Elon Musk ont parachevé le tableau.

Toutes les plateformes - dites de réseaux sociaux - posent depuis toujours un certain nombre de questions sur les conséquences de leur motivation de nature commerciale, sur l’impartialité des paramétrages des algorithmes, sur la place de la publicité dont les valeurs vont parfois à rebours de celles que nous défendons, sur la nature - enfin - des règles de modérations mises en œuvre.

Les évolutions récentes et la disparition flagrante de certaines barrières éthiques nous ont conduit à reconsidérer notre présence sur ces réseaux.

Le réseau social X enfreint à plus d’un égard nombre des valeurs fondamentales que nous portons comme la tolérance, l’humanisme ainsi que l’intégrité scientifique et académique. Son évolution éditoriale s’affranchit du code européen des bonnes pratiques contre la désinformation en ligne, avec une moindre modération des propos haineux et discriminatoires.

Dans ces conditions, nous avons décidé de suspendre notre présence sur X. Par ailleurs, nous allons poursuivre notre réflexion sur notre implication dans de nouvelles plateformes.

La plateforme Bluesky, calquée sur Twitter, est souvent présentée comme un havre de paix fondée sur une organisation décentralisée, mais elle présente malheureusement les mêmes écueils : un capital (risque) privé dont la motivation à terme sera inévitablement financière. Il s’agit d’une société privée à but lucratif dont le capital est détenu par quelques personnes, dont sa présidente Jay Graber. La composition récente du capital est éclairante à ce sujet.

Des alternatives existent et notre réflexion, en lien avec nos mandats syndicaux, porte sur la question de la privatisation des espaces numériques de débats et d’opinion, avec tous les risques qui se sont manifestés avec acuité ces derniers mois. Dans une tribune, le journaliste Gaëtan Le Feuvre (Médiapart) s’interroge sur la question du pluralisme et conclut sur la nécessité de construire un espace numérique de débats et d’opinion ouvert et collectif, proposant un auto-hébergement des journalistes et des comptes de Mediapart sur une instance Mastodon maison, connectée au Fediverse.

Nous avons donc engagé une réflexion pour contribuer à la constitution d’un espace social numérique ouvert, en auto-hébegement, qu’aucun milliardiaire ne pourrait posséder.

Le SNES Bretagne dispose déjà d’une instance sur Mastodon, ouverte en novembre 2022 sur Chapril. Une instance que nous pourrons migrer vers une nouvelle instance collective au besoin.

Vous pouvez également suivre l’actualité du SNES Bretagne sur Bluesky (à titre expérimental).

N’hésitez pas à nous faire part de vos réflexions ou réactions à ces éléments de réflexion.

Le secrétariat académique - s3ren@snes.edu