EDITO : Évaluation des personnels, une nouvelle grille de lecture !
Le SNES-FSU Bretagne poursuit ses hors-séries PPCR avec ce numéro qui fait le point
sur les « rendez-vous de carrière » avant un prochain numéro sur le bilan de PPCR
dans l’académie un an après le début de sa mise en oeuvre. Loin de répondre à toutes
nos revendications en matière de revalorisation, le protocole a tout de même permis
un bref dégel du point d’indice avant que le gouvernement Macron ne resserre la vis
en bloquant pour 2018 les nouvelles mesures prévues et en rétablissant de manière
injuste et vexatoire le jour de carence.
Au delà de la nouvelle organisation des carrières et d’une quasi-automaticité des
changements d’échelon (nous y reviendrons dans le prochain hors-série), les modalités
d’évaluation ont considérablement évolué au cours de l’année scolaire qui vient de
s’écouler. Pourtant, à entendre les collègues qui ont passé ce RDV de carrière en
2017/2018, il n’y a pas eu de révolution dans le rapport à la hiérarchie, notamment
lors des séances d’inspection. C’est bien davantage le cadrage institutionnel qui
contraint désormais les évaluateurs dans leurs démarches puisque leurs interventions
auprès des collègues sont encadrées tant par un calendrier annuel que par les critères
à prendre en compte. La profession y a immanquablement gagné car qui peut se
plaindre de ne plus subir d’inspection aléatoire, sans référentiel professionnel
communiqué à l’avance ?
Si les avis « des notateurs primaires » et celui plus global du recteur peuvent encore
paraître incomplets, imparfaits voire injustes, les effets sur la carrière sont bien
moindres qu’auparavant. Les 11 échelons se parcourent en 24, 25 ou 26 ans et non
plus de 20 à 30 ans. Surtout, c’est la garantie pour toutes et tous d’accéder à la
Hors-classe à terme et bien avant la retraite, quels que soient les parcours et les
notateurs rencontrés, notamment les moins bienveillants avec les personnels. Et
puisque la très grande majorité des collègues fait très bien son travail, l’adhésion aux
« bonnes pratiques » du moment ne peut pas être le critère ultime de classement : les
élu-es du SNES-FSU en CAPA y seront comme toujours particulièrement vigilant-es.
Avec des résultats de promotions dorénavant impérativement proportionnels aux parts
relatives des femmes, des disciplines et des types d’établissement, les rendez-vous de
carrière, dont le format reste bien sûr perfectible, constituent un redoutable obstacle
à toute tentative de salaire au mérite. Lutter contre les injustices et l’arbitraire,
sécuriser les carrières de toutes et tous, valoriser l’expertise professionnelle des
personnels par des salaires revalorisés fondent l’action du SNES-FSU.